Si une image vaut mille mots, un disque vaut un nombre incalculable d’images. Tandis qu’on s’apprête à changer de calendrier, la musique de 2010 garde dans ses mesures plus de souvenirs et de moments figés que l’album photo le mieux garni.
20
circus maximus
The Unsettlers
Oil & Blood (Indépendant)
Le festif ensemble montréalais signait en fin d’année ce second opus aux proportions considérables: deux disques, quatre chanteurs, des chœurs goûteux, des arrangements orchestraux opulents, un habile croisement des sentiers jazz, country, ragtime, rockabilly et musique tzigane… Trame sonore pour un cirque macabre qui n’existe pas. (Olivier Lalande)
19
indie-pop deluxe
Surfer Blood
Astro Coast (Kanine)
Juste au moment où l’indie-pop semblait avoir été abandonnés aux émules d’Arcade Fire et de Broken Social Scene, ce quintette floridien débarque de nulle part avec une variante rafraîchissante, punchée, inspirée autant d’après des précurseurs noisy des années 90 que les incontournables récents. Grosses guitares, gros reverb, grosses mélodies. (Olivier Lalande)
18
britpop pas brit
The Drums
The Drums (Downtown)
Ce jeune quatuor new-yorkais a ramené la pop britannique à la The Smiths à l’ordre du jour avec cette solide collection de brûlots juvéniles, allègrement arrosés de reverb. On a frétillé sur l’ensoleillée «Let’s go Surfing», mais les vrais trésors sont ces croisements de mélancolie pure et de rythmes dansants, comme «Book of Stories». (Olivier Lalande)
17
pop pour les hanches
Major Lazer & La Roux
Lazerproof (Mad Decent)
Diplo s’est développé un credo de remixeur en donnant le traitement mixtape à M.I.A. et Santigold. Cette année, c’est l’électro-pop de La Roux, dont même Guy A. a parlé, qui s’est vue admirablement fusionnée avec l’album de Major Lazer et la crème de la «bass culture», cuvée 2010. (Laurent K. Blais)
16
psyché-country
The Sadies
Darker Circles (Yep Roc)
Méchant bond en avant que ce septième album officiel des vétérans torontois. Le quatuor y bonifie son mélange de country et de rock psychédélique de mélodies mieux ciselées et senties, ce qui résulte en son meilleur opus à ce jour. Son plus sombre, aussi. Vaut le détour, ne serait-ce que pour la prenante «Tell Her What I Said». (Olivier Lalande)
15
musique de coucher de soleil
Philémon Chante
Les Sessions cubaines (Indépendant)
Pour les âmes mélancoliques et les mortels en quête d’un peu de beauté, il y a Philémon Chante, petit barde en état de grâce, sa semi-voix de tête et ses chansons à fleur de peau vautrées dans leurs authentiques arrangements cubains. Philémon en a charmé plusieurs avec ses Sessions cubaines, une des plus belles surprises de 2010. (Marie Hélène Poitras)
14
pop iconoclaste
Katerine
Philippe Katerine (Barclay)
Décalé, déjanté, provocant et ici essentiellement cabotin, Philippe Katerine lance un solide pavé dans la mare un peu terne de la chanson francophone. Avec ces morceaux construits comme autant de défis, du genre «wow, j’arrive à faire une pièce avec cette seule idée», il développe un ludisme punk contagieux et libérateur. (Jean-Philippe Tremblay)
13
beyond techno
Pantha du Prince
Black Noise (Rough Trade)
Black Noise continues to reveal its beauty, complexity and percussive brilliance with every listen. Achingly sublime, it’s the antithesis of white noise. Simultaneously rhythmic and abstract, ambient and narrative, organic and technological, Black Noise is packed with sound and motion yet preternaturally tranquil and calm. Gorgeous. (Lucinda Catchlove)
12
electro-psych-pop
Caribou
Swim (Merge) Swim’s got an identity crisis – more and less vie for space and time, while beats and melodies wrestle for dominance – Dan Snaith seems to want to try it all on. That’s actually more than okay, it’s part of what makes Snaith’s maximalist psychedelic experiments rather magnificent and interesting. (Lucinda Catchlove)
11
vintage soul
Aloe Blacc
Good Things (Stones Throw) He may only be 30, but this Cali vocalist sings unabashedly grown-man tunes about grown-up grievances (namely, economic woes and women), exuding both poise and retro romanticism. Scoring the theme song to a hip HBO series never hurt anyone’s career, but this Motown-attuned baritone has more than one hit in his bag o’ soul tricks. (Michael-Oliver Harding)