1976. Un jeune Gaspésien anglophone habite dans un immeuble de la rue Saint-Urbain, en haut d’une plomberie dégoûtante où la poussière et la moisissure règnent. Les propriétaires de la bâtisse veulent détruire le trou à rats, mais le jeune homme s’y oppose et propose d’en payer le loyer afin d’en éviter la démolition. Attaché à l’immeuble mais surtout désireux de conserver les vieux établissements montréalais qui semblent se faire charcuter un peu partout en ville, il nettoie tout et décide d’en faire un petit café ouvrier. De cette façon, les habitués du café pourront protester si les propriétaires décident de finalement le démolir…
Trente-cinq ans plus tard, le Santropol, dont le nom est né d’une erreur d’orthographe, est bien en vie, et a taillé son chemin parmi les institutions du Plateau. Son ambiance familiale, ses bons sandwichs, et surtout sa terrasse incroyable en font un petit coin de paradis urbain. Le jeune Gaspésien est toujours là, il a les yeux brillants et des projets plein la tête: la Nuit Blanche 2011, une bourse du Santropol remise à des étudiants, peut-être même des conteurs sur la terrasse en été… Un success story montréalais qui prouve que parfois sous la crasse se trouve la magie.
Café Santropol | 3990, Saint-Urbain | santropol.com