Non, je lui ai seulement parlé au téléphone, et déjà, ce n’était pas un cadeau. Parce que l’histoire, comme elle le décrit si bien dans son livre, c’est qu’il y a un point commun entre tous les Cubains: la méfiance.
Pour moins que cela, des gens qui avaient décrit le quotidien d’une façon peut-être un peu plus crue et politique ont été condamnés à 10, 15, 20 ans de prison. Quand on la lit, Yoani nous dit que le seul et unique coupable, c’est le gouvernement, mais elle le dit d’une façon subtile.
C’est exactement la même chose. La seule différence avec la Chine, c’est qu’elle s’est ouverte économiquement. Elle a permis que les gens investissent, que les gens de l’extérieur retournent au pays. Je me dis que le contrôle à Cuba, c’est pire, surtout quand je pense à des gens qui n’avaient jamais pris une arme ou contesté agressivement et qui ont été mis en prison. Le gouvernement argumentera toujours la défense de la nation.
Je ne crois pas; les dirigeants politiques cubains sont très intransigeants. Je pense même que l’effet d’avoir publié le livre ici à Montréal, c’est une petite épine dans le pied du gouvernement. Il a vu que le livre se vend bien et obtient une certaine publicité. Mais comme le dit souvent Yoani, il y a des millions de personnes qui la protègent indirectement parce qu’elle est connue dans le monde entier – plus qu’à Cuba, d’ailleurs. Pour elle, ça devient une sorte de bouclier. Parce que pour la même chose il y a sept ans, elle serait en prison à l’heure actuelle…
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