Chère Gab, Je suis une étudiante de 20 ans en arts & lettres dans un cégep montréalais. Durant la session passée, j’ai vécu une histoire avec mon prof de philo 2. Tu sais, un philosophe ça me fait tripper. Je ne pouvais m’empêcher de soupirer lorsqu’il déclamait Sartre et Camus. À la fin de la session, il est sorti avec toute la classe prendre quelques verres. Et là, j’ai craqué. Nous nous sommes embrassés dans les toilettes, c’était bon et poétique, et il m’invita chez lui en me susurrant une maxime de Voltaire. Tout était vraiment parfait jusqu’à ce qu’il enlève ses pantalons. Vois-tu, il a un très, très petit pénis. J’ai fait semblant de rien et nous avons fait l’amour toute la nuit. Il semble avoir apprécié car il m’a écrit sur Facebook pour me faire d’autres avances. Mon problème, c’est qu’il est mon prof de philo pendant l’hiver et je ne sais pas comment lui dire que c’est à oublier. J’ai peur pour mes notes! Une Jeune AltermondialisteHmm. Si je comprends bien, le dealbreaker, c’est bien la petite graine, oui? Pour ma part, le susurrage de Voltaire, c’est problématique, mais hey. J’ai fini le cégep depuis longtemps.
Ah, les petits dicks. C’est toujours un dilemme, ça. On aimerait s’en foutre, mais en réalité, quand les boxers tombent et que tu vois une petite chose dressée qui sort à peine du poil, ça donne pas exactement envie de se jeter sur le lit pour se faire ravager. Disons que ça déstabilise.
Remarque qu’on s’entend; il y a petit et tellement petit qu’un handjob est impossible. Dans un monde parfait, deepthroater devrait être au moins un peu un challenge.
Il faut dire que s’il était bon au lit, la taille de son apparatus n’aurait sans doute pas vraiment été problématique. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, le pénis n’est pas une baguette magique, mais bien une partie d’un ensemble de facteurs qui font d’un homme un bon ou un mauvais amant. J’en ai connu de touts petits qui étaient de la bombe, et des énormes paresseux qui étaient très décevants. Donc no offense, d’accord messieurs? On adore votre entre-jambe, mais dans le cas présent, on a un prof (barbu, forcément) avec un petit engin dont il faut se débarrasser. On va donc devoir exploiter sa petite faiblesse.
Assumant donc que le prof est touti ET mauvais au lit, en plus d’être un peu loser de baiser ses étudiantes, il faut s’assurer que ton erreur (car c’en est une, avouons-le) ne te coûte pas ta session.
Je pense que deux options très simples s’offrent à toi; l’aimer beaucoup trop ou le détruire.
Par l’aimer beaucoup trop, j’entends le faire fuir de terreur. Le faire freaker adolescente-style. Écrire son nom entouré de cœurs dans tes cahiers et sur tes travaux; lui lancer ton g-string au visage en plein milieu du cours, lever ta main à tout moment pour lui dire qu’il est vraiment beau quand il dit des grands mots compliqués. Bref, l’embarrasser et l’étouffer tellement qu’il sera forcé de commencer à dater dans sa tranche d’âge, voire même de vieilles divorcées blasées, frigides et trop aigries pour avoir des sentiments tellement tu l’auras écœuré de l’amour.
Si ça ne fonctionne pas, ou si tu veux régler ça plus vite, on passe au plan B. Revois-le, laisse-le payer pour le souper, assure-toi qu’il te satisfasse avant d’enlever son pantalon, et quand les choses deviendront plus chaudes, juste au moment où tu le sens proche de devenir très heureux, prononce ces trois mots:
»…t’es-tu dedans? »
Mission accomplie. Tu n’auras plus jamais à feindre quoi que ce soit.