C’est un de ces week-ends pendant lequel le capitaine Ahab perdrait probablement sa deuxième jambe. Soit en s’endormant saoul dans un banc de neige à -30, soit en se la faisant piétiner à Igloofest. Madame Bovary abandonnerait mari et clients pour aller faire la fête. Robinson noliserait un jet privé pour revenir de son île avec Vendredi. Ferdinand Bardamu reprendrait goût à la vie.
Votre serviteur ne sait plus où se garrocher. À travers diverses obligations incontournables, je tenterai de passer par Igloofest le plus souvent que je le peux. Je raterai sans doute quelques immanquables, mais ainsi va la vie. Puisqu’on ne peut pas se scier en deux, voire même en trois, il faut faire des choix. Des choix difficiles et déchirants.
IGLOOFIN
Déjà le dernier week-end de l’Igloofest, cette manifestation extérieure démesurée qui remet peu à peu la musique électronique sur la carte du grand Montréal métropolitain. J’exagère? À peine. Le festival attire une multitude de gens qui n’ont qu’un intérêt passager pour la musique électronique, jusqu’à ce qu’ils en découvrent les propriétés communales et festives. La sensation de vibrer au même rythme que les pulsations percussives en compagnie de 8000 autres personnes sur le party, ça n’a aucun équivalent. Parole d’ex scout.
Il y a au programme quelques artistes que vous ne devriez pas rater, et ceux qui n’ont pas encore visité l’Igloo cette année feraient bien de corriger le tir. Jeudi, deux légendes de Détroit passent aux commandes : Stacey Pullen, de la visite rare, et Carl Craig, le très classe ambassadeur de la techno qui nous a visité deux fois depuis 2006, produisant toujours un bel effet.
Samedi, la soirée de clôture vous réserve son lot de surprises. Le coup d’envoi est donné par les deux boys de microzoo, Nathan Burns & Elio Krass, qui seront suivis sur scène par Kollektiv Turmstrasse. Ce duo allemand donne dans une techno mélodique et mélancolique, qui dans ces circonstances risque de vous donner quelques frissons de plaisir. La techno pure et dure leur succédera, envoyée par l’américain DVS1, puis par le suédois Joel Mull. Mur de son et body surfing à prévoir.
Igloofest | 27, 28 & 29 janvier | Quai Jacques-Cartier | igloofest.ca
NIC LE FRISÉ
Le DJ et producteur Nick Curly, tête pensante des étiquettes berlinoises Cecille et 8Bit et homme à l’imposante stature, sera au U.N. ce vendredi en compagnie de Maher Daniel pour une soirée Air London. Air London, c’est d’abord une agence de booking à la redoutable écurie, et c’est aussi récemment devenu un label. Et Nick Curly, c’est un des artistes représentés par l’agence. Maher Daniel aussi. Les deux ensemble? Un grand cru musical. De la musique qui fond dans la bouche et qui te fait bouger les hanches et commander un autre drink.
Nick Curly & Maher Daniel | Vendredi 28 janvier | Club U.N. | 390, Notre-Dame Ouest
FLABBERGASTÉ AU DAOMÉ
Peu de gens savaient que Guillaume Coutu-Dumont travaillait sur un projet avec Vincent Lemieux, et tout comme vous sans doute, je l’ai appris en recevant une invitation Facebook pour la Soirée Risquée 43. Ça s’appelle Flabbergast, et vous n’aurez pas souvent l’occasion d’entendre ça dans un club de chez nous. Dire que les deux hommes sont occupés serait un euphémisme. Vous risquez d’y croiser des gens qui ont l’air de sortir en pyjama, mais qui arrivent en fait d’Igloofest et ont remisé leurs pantalons de neige au vestiaire. Et ça, si ça ne vous donne pas l’impression d’être dans un gros party de famille intime, ça devrait au moins vous faire rire. Aussi avec Euphonik.
Flabbergast | Samedi 29 janvier | Le Salon Daomé | 141, Mont-Royal Est
UN CHAUD LATIN
Le nom « Nima Gorji » vous dit probablement quelque chose – si vous êtes DJ. Ou si vous êtes un citoyen festif familier avec l’île d’Ibiza. Ou si vous aimez la house groovy. Le mec est signé sur l’étiquette de Steve Lawler, VIVa, et a su démontrer dès ses premières parutions qu’il maîtrisait admirablement bien la notion de groove. Il amène toute sa finesse d’exécution et ses productions exclusives au Théâtre TELUS ce samedi, avec Yanis en ouverture.
Nima Gorji | Samedi 29 janvier | Théâtre TELUS | 1280, Saint-Denis
EXOPLAN DE SOIRÉE
Un texan qui produit de la tech-house? Aussi délicieux qu’une recette de BBQ du désert au nord de San Antonio. Et même si le texan en question, Maetrik, habite maintenant l’Espagne, ses origines se font sentir dans sa musique. Musique qui défie les normes et se situe quelque part entre la tech-house et l’espace. Le party Exoplan, qui a lieu à l’Espace Réunion dans la nuit de vendredi à samedi, vous propose de passer du temps avec l’individu et son œuvre, et une quantité non négligeable de locaux de qualité.
Exoplan | Vendredi 28 janvier | Espace Réunion | 6600, Hutchison | maetrik.com
AUSSI À SURVEILLER
Vendredi : Sied Van Riel passe la nuit au Red Lite de Laval.
Samedi : Norman Doray est à LaMouche. Les artistes d’Akarien Omni, Marc Rémillard et Max Dirt envahissent le Play Room du Circus.