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Éthique urbaine: Lamentable Actually

Honnêtement, je ne crois pas qu’il existe au calendrier une fête plus décevante que la St-Valentin, même en considérant Pâques et l’Action de grâce parmi les finalistes, et même en se la pétant vicious avec une boîte en forme de coeur remplie de chocolats Laura Secord. Sérieux. Une fête et pas de congé en plus. Dollard est quasiment plus excitant, c’est ben pour dire. Personnellement, aucun membre de mon entourage a déjà eu quelque chose d’intéressant à raconter au revenir d’avoir «fêté fort» la St-Valentin, à part peut-être une estie de grosse chicane de couple qui tombe une journée awkward de semaine, genre un lundi. «C’était formidable; il m’a fait l’amour et m’a caressée avec une plume toute la nuit, on s’est badigeonnés de chocolat. Il avait mis des pétales de roses fausses qui puent dans le lit.» I don’t think so.

C’est plate à dire, mais les plus grands moments de St-Valentin font partie de notre passé et sont ceux vécus en quatrième année quand on a la chance d’être celui ou celle qui s’est fait envoyer le plus grand nombre de petits valentins de chiots ou de poneys par le plus grand nombre de gars ou de filles cute de la classe. Après ça, c’est downhill from there, tu ne pourras jamais plus recréer ce moment. Malgré tout, si tu persistes à vouloir fêter cette calamité, profite de quelques-uns de mes précieux conseils, histoire de passer une moins pire mauvaise soirée.

 
 
1. Évite de projeter tes fantasmes de «romanticité» de toute une vie sur l’être aimé. Mettons que t’es assez casse-gueule pour organiser une soirée. Pis que t’es en couple avec un dude qui couche avec une casquette, qui se gratte la poche pis qu’en temps habituel, il te frenche juste avant de venir, ça ne donne pas grand-chose d’y faire un set up de poterie comme dans Ghost. Ça peut juste mal finir parce que ton homme de Cro-Magnon, c’est pas feu Patrick Swayze. Pis toi, t’es même pas une vieille Demi Moore, ni même sa fille Rumer, qui a la face d’un 4 x 4.
 
2. Tant qu’à fêter la St-Valentin, fête-la au moins à la date officielle, même si t’as peur que ta baise dure plus que le six minutes habituel pis que tu risques à cause de ça d’être un ti-peu maganée pour le meeting de budget le lendemain. En plus, rien n’est plus turn off que d’arriver au resto le samedi d’avant ou celui d’après et de demander le Menu Valentin cinq services pis que ben, y’en ait pas, maudite marde. Je sais pas pourquoi, mais moi ça me déçoit énormément. Pas que je veuille absolument manger comme une cochonne un spécial St-Valentin qui coûte plus cher que d’habitude, remarque. Mais bon, ça me déçoit, c’est toutte.
 
3. Si tu décides de porter des dessous coquins, encore là, c’est à tes risques et périls. Le nombre de couples brisés par cette initiative est effarant. Tsé, y’a pas beaucoup de filles à qui ça fait bien des porte-jarretelles, surtout sans souliers à talons hauts, ben droite dans son salon, avec l’empreinte du bas de ski de la journée sur le mollet. Les costumes sont également à proscrire. Secrétaire cochonne, bonniche, ça marche juste pas dans la vraie vie, OK? Croyez-en mon expérience, et à mon grand désarroi, y’a pas un gars qui trippe sur les suits de danseuses du Copa Cabana. «Quoi? Je t’excite pas, c’est ça? J’ai des plumes rouges sur les totons, c’est pas hot ça? Ostie que t’es plate.» J’ajouterais que de la porn un soir de St-Valentin, c’est pas the best, non plus.
 
4. Retiens-toi donc aussi d’acheter un cadeau. À moins que tu cherches à pouvoir lui «renoter» toute l’année que toi tu t’investis dans votre relation et pas lui, auquel cas je comprendrais parfaitement (on a toujours besoin d’avoir dans son sac le maximum de récriminations à garrocher à l’être aimé). Mise à part cette situation justifiable où le cadeau peut s’avérer utile, il n’y a aucune offrande digne de cette fête pitoyable. Peut-être un voyage à Bali. Ou le nouveau sac Gucci. De soi à soi. À part de ça, je vois pas.
 
 
 
 
 
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