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Victime de la porn : rire ou plaisir, il faut choisir

Je dois être sauvage ou je prends le sexe beaucoup trop au sérieux, mais le rire, ça me turn off. Pas que je n’aime pas rire (qui n’aime pas rire?). C’est juste que le rire et le sexe, ça ne se mélange pas. Tout est déjà profondément risible dans le sexe : la fessée, le roleplay, les vulgarités qu’on se dit pour s’exciter, la face qu’on a quand on se fait lécher. À la seconde où t’ouvres la porte au rire, tout devient ridicule. Chacun devient trop self-conscious et l’ambiance est morte pour un bout de temps.

Il suffit de regarder de la porn avec des amis pour le réaliser. Ce n’est jamais excitant, tout devient drôle. L’humour désamorce et, par définition, élimine le sérieux. C’est son rôle. Il enlève les tensions et les passions, qu’elles soient sexuelles ou pas. Il permet de se défiler. Ça enlève au sexe ce qui le rend intense, ce qui le rend justement spécial.

J’ai vu l’autre fois de la vieille porn suédoise candide des années 70 avec des filles qui faisaient (ce qui se voulait sûrement être) de l’humour avec les seins à l’air. Divertissant? Peut-être. Excitant? Meh. Même chose chez des vraies humoristes pourtant super belles. Tina Fey est cute, mais qui se branle dessus? Kristen Wiig? Sarah Silverman? Ok, je le concède, Sarah pue le sexe et on a le goût de lui mordre les omoplates en cuillère. Mais sinon, sexe et rire font chambre à part. Peut-être que je suis trop timide ou insécure.

Cela dit, si la fille éclate de rire durant l’acte, je ne vais pas sauter une coche et aller bouder aux toilettes. Ce n’est rien d’interdit et c’est parfois nécessaire, voire sain, lorsque ça désamorce un malaise évident. Rendre le rire tabou serait encore plus débandant. Il reste que lorsque ça arrive, ça brise le moment. Par chance, avec la bonne fille, les moments reviennent assez souvent.

Mais une fille au rire nerveux ou une fan de burlesque qui ne décroche pas : hich. On dirait que mon cerveau n’a pas le multitâche assez développé pour rire et être excité en même temps. Je n’ai d’ailleurs jamais obtenu un orgasme en étant crampé. Il faudrait que j’essaie. Ah, j’ai parfois ce fou rire de fillette quand une fille continue d’abuser de moi après une fellation quand c’est hypersensible. Ce ne sont pas mes moments les plus glorieux.

J’adore me marrer avec une fille trippante dans le pré-sexe et le post-sexe. Ce sont des moments forts qui font des souvenirs incroyables. Je m’ennuie de plein de filles à cause de ça. Mais autant c’est drôle, autant tu passes un bon moment, autant le retour au sérieux est grisant et fort. Un transfert à la chair. Cet instant précis dans les yeux où le rire s’estompe pour laisser la place à l’important, au vrai. Un micro-happening de nette tension sexuelle.

 
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