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Tuyaux-concerts: Baths, Akron/Family et Montréal en lumière

Il n’y a pas à dire, c’est une bonne semaine pour la musique comme pour Montréal. La victoire d’Arcade Fire aux Grammys et aux Brit Awards vient confirmer la vitalité de notre scène locale aux yeux du monde (comme si ce n’était pas déjà fait) et les mélomanes locaux s’apprêtent à recevoir, d’ici quelques jours, leur prochain coup de cœur sans même devoir affronter la glaciale température: The King of Limbs, le Radiohead nouveau, à paraître ce samedi sur les Internets. Oui, le monde et les temps changent.

Il convient tout de même de rappeler quelques points:

– Les Grammys, tout comme les galas en général, sont encore du gros n’importe quoi fumé. Les nominés dans la catégorie électronique comptaient BT, Groove Armada et les Chemical Brothers. Quatre candidats sur cinq en lice pour la catégorie «meilleure performance rock vocale» avaient plus de 60 ans d’âge et pas de traces de nominations pour Caribou, She & Him ou The Drums. Je ne fais ici qu’entamer le bout du bord de la surface d’une liste d’incongruités longue comme le rider d’Axl Rose. Ce qui ne veut pas dire que le prix d’Arcade Fire n’était pas mérité. On jase, là.

– Le prix de l’arcade flambante est une victoire pour la musique indépendante, pas une victoire pour Montréal. C’est le premier album de la famille indie-rock à remporter un tel prix. Y’était temps!

The King of Limbs: du calme. Il ne sera pas si bon que ça. Est-ce qu’on réécoute vraiment In Rainbows?

– Twitter: la «nouvelle» que tu rapportes est déjà apparue 782 fois sur mon feed. Hier. Médias sociaux: You’re doing it wrong. Maintenant, dis quelque chose.

Pendant ce temps, dans la réalité
En gros, ce que le prix remporté par le roi, sa femme et son p’tit prince veut dire, c’est que quiconque produit sa musique de façon indépendante pourrait maintenant, en théorie, récolter la statuette jadis réservée aux mégaproductions. Encore faut-il pouvoir se payer les services de l’ingénieur-son de Coldplay et avoir les alliés haut placés pour faire passer son disque sous le radar (lourdement astigmate) de l’Académie, mais ne tempérons pas si hâtivement notre chaste optimisme…

Deux possibles futurs candidats dans nos vertes prairies cette semaine: le tout jeune Baths, alias Will Wiesenfeld (notre photo), bidouilleur et chanteur californien mêlant chillwave, post-dubstep et indie-pop. Dude est un tantinet précieux, mais son album, Cerulean, s’impose au fil des écoutes. Il y a le topo que j’ai signé à son sujet dans notre édition de février ici. Wiesenfeld s’arrête au Il Motore ce vendredi 18 février, avec Toboggan (en remplacement de Starslinger, originalement prévu au programme) et les jeunes stars montantes locales Braids, dont le lancement d’album à la Sala Rossa, en janvier, s’était déroulé à guichets fermés.

Le lendemain, 19 février, les touffus Akron/Family sont de retour au même Il Motore. Soyons réalistes, les chances que les weirdos new-yorkais récoltent un jour un Grammy sont aussi bonnes que celles d’entendre une reprise des Frères Tadros par Slayer, mais la qualité est là. Le trio a un tout nouvel opus en poche – au titre accrocheur de Akron/Family II:The Cosmic Birth and Journey of Shinju TNT – et je garde de tendres souvenir de ce solo de télévision(!) auquel le groupe s’était livré lors de sa première visite à la Sala Rossa. Allergiques au prog-rock s’abstenir. Delicate Steve, un guitariste excentrique récemment repêché par le label de David Byrne, Luaka Bop, officie en lever de rideau.

Clic, il fait clair…
Dans un autre ordre d’idées, le festival Montréal en lumière débute ce jeudi 17 février et se poursuit jusqu’au 27. Dans l’édition de février, je vous proposais un survol de la programmation musicale (que vous pouvez relire ici). Depuis la mise sous presse, quelques noms se sont rajoutés, surtout du côté de la programmation extérieure du Vieux-Port. Vendredi le 18, le tandem local The Gulf Stream, intéressante réponse locale au mouvement post-dubstep/glitch-hop, livre un mélange de live et de DJ set à la Sphère AXA du Quai Jacques-Cartier dès 21h, tandis que le rappeur Manu Militari mitraillera le même endroit de son verbe le samedi 19 dès 20h. Même pas besoin de se sortir les mains gelées des poches: c’est gratuit.

Également au calendrier: Interpol avec School of Seven Bells, mercredi 16 février au Métropolis; Wild Nothing avec Abe Vigoda et les Silly Kissers, mercredi 16 février à la Sala Rossa; Asthma Camp avec Golden Collider, Play Guitar et Flow Child, jeudi 17 février au Club Parc Avenue (6512, Du Parc); Rich Aucoin avec D’Eon et Pete Samples, jeudi 17 février au Il Motore; L.A. Riots avec Nick Catchdubs et Nacho Lover, vendredi 18 février au Belmont; Glass Passenger avec Li’l Andy, Elgin-Skye, Dara Weiss et Max Kelly, vendredi 18 février au Divan orange; Michèle O. avec Panache, vendredi 18 février à la Maison de la culture Maisonneuve; Les Handclaps avec Le Couleur, samedi 19 février au Divan orange; Le Kid et les Marinellis avec Mordicus et Il danse avec les genoux, lundi 21 février au Lion d’or dans le cadre des Francouvertes.

Un immanquable? Baths avec Toboggan et Braids, vendredi 18 février au Il Motore.

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