Little Scream, c’est Laurel Sprengelmeyer et Laurel Sprengelmeyer, c’est Little Scream. C’est clair? Faudra donc éviter de dire: «J’les aime, eux autres ». C’est elle, juste elle, qu’il faut aimer.
Née dans un petit village de l’Iowa, elle se berce musicalement entre le Velvet Underground de son père, le Debussy de sa mère et le classic rock de son Midwest durant sa jeunesse. Puis, Elliott Smith et Kate Bush s’en mêlent pour façonner son indie-folk-rock texturé et mélodique. «Il y a une différence entre être inspirée et être influencée par quelque chose. Ce que tu entends quand tu es jeune t’influence et ce que tu écoutes plus tard t’inspire.»
C’est au début des années 2000 qu’elle débarque à Montréal, un peu par hasard. «C’est un accident! J’ai suivi mon copain de l’époque et je pensais passer un peu de temps ici, mais finalement, j’ai réalisé que j’aimais beaucoup la ville, je me suis inscrite à l’université et je suis restée.»
D’études à Concordia en loft partys dans le Vieux-Montréal, elle se mêle rapidement à la scène culturelle anglo-montréalaise: «La communauté artistique anglophone de Montréal est assez petite et c’est une bonne chose! Si tu es dans un projet créatif, tu rencontres ces gens un jour où l’autre.»
Bien qu’elle se charge de la guitare, du violon et du clavier, «ces gens» viennent quand même lui donner un coup de main pour compléter son premier effort: The Golden Record, lancé numériquement cette semaine et à paraître physiquement le 12 avril. Richard Parry (Arcade Fire) en assure la réalisation et collabore sur plusieurs titres. On y retrouve aussi des membres de Stars, du Bell Orchestre, de Silver Mt. Zion, etc. Des collaborations recherchées par plusieurs, mais qui, pour Laurel, se sont faites tout simplement, par amitié.
Passe-temps
Beaucoup de monde, mais aussi beaucoup de temps. Il aura fallu une dizaine d’années à l’artiste pour lancer un premier enregistrement. Pas de EP, pas de mp3, pas de page MySpace. «Ce n’est pas parce que tu peux faire quelque chose que tu devrais le faire. Les gens se forment une opinion très rapidement, alors je tenais à ce que la première chose qu’ils entendent venant de moi soit exactement comme je le souhaite. J’ai préféré prendre le temps que j’aurais mis à faire une page MySpace pour travailler mes chansons.»
L’enregistrement de l’album s’est échelonné sur plus d’une année et demie, au rythme des horaires de fous des collaborateurs, ce qui au bout du compte fut une bonne chose. «Ce n’était pas intentionnel, je pensais pouvoir le faire en trois mois. Mais le temps nous a permis de réécouter et de repenser certains bouts de chansons et je crois que ça m’a aidée.»
Laurel croit que l’on peut ressentir ce temps qui passe à travers ses pièces, comme une série de paysages, un voyage.
Little Scream
11 mars | National
1220, Sainte-Catherine E.
avec Plants and Animals
www.littlescream.com