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Tuyaux-concerts: Pixies, Black Lips et Timber Timbre

Bien que je me sois toujours fait un devoir d’éviter (ou du moins de limiter au minimum) les banalités bordant sur le promotionnel comme «bonne semaine pour la musique» et «plein de bons concerts à l’horizon», il y a des moments où elles sont inévitables et la présente semaine est l’un d’eux. Je remercie soudainement le dieu des microbes de m’avoir envoyé ma dose la semaine dernière, me réjouis de ne plus être un étudiant en fin de session et bien que j’envie parfois mes collègues qui courent les gros festivals musicaux internationaux à longueur d’année, je me permets de pointer les prochains jours en guise de preuve que le calendrier musical montréalais, dans ses meilleurs moments, n’a que peu à leur envier.

Un vieux groupe qui se réunit pour capitaliser sur un culte ayant bourgeonné après sa mort est fatalement la cible des mauvaises langues. Mais les Pixies (en photo) ne sont pas les Eagles, Black Sabbath, les Wailers ni Led Zeppelin: il ne leur manque aucun membre et, malgré quelques cheveux en moins sur les cocos de certains d’entre eux, ils ont encore assez d’énergie pour rendre pleinement justice aux sons légendaires qu’ils ont engendrés durant leur heure de gloire. Soit, lors de leurs deux visites à Montréal suivant leur réunion de 2004, on a vu qu’ils n’étaient pas exactement les rois de la présence scénique, mais un coup d’œil aux vidéos de concerts datant des années 80 et 90 confirme qu’ils ne l’étaient pas plus à l’époque. L’important, c’est le son et l’intensité et dans ces départements, Black Francis et ses associés livrent encore bel et bien la marchandise. Ce mercredi 13 et jeudi 14 avril, la troupe s’arrête au Métropolis pour livrer l’intégrale de son album classique de 1989, Doolittle, dans le cadre de la tournée soulignant le vingtième anniversaire de l’opus. Oui, la tournée s’est étirée et l’objet a maintenant 22 ans, mais le plaisir d’entendre les «No. 13 Baby», «La La Love you» et autres titres plus obscurs issus de l’album, généralement occultés lors des tournées précédentes, n’en sera pas diminué. Imaginary Cities ouvre le bal.

Ceux qui tripent moins rock, qui n’ont pas les moyens d’entrer au Métropolis et/ou qui préfèrent les artistes en pleine montée à ceux qui vivent sur du temps emprunté devraient quant à eux attraper le Vancouvérois Geoff Berner, jeudi 14 avril aux Bobards. On parle d’un chanteur et accordéoniste donnant dans un mélange de punk, de folk, de klezmer et de musique gitane tout aussi engagé qu’intéressant, qui vient de lancer le fort bon album Victory Party chez Mint Records il y a quelques semaines. Pas de prêchi-prêcha idéaliste: l’homme a vraiment une plume aiguisée et des mélodies engageantes. À surveiller de près.

Mauvais garçons, bons moments
Les Black Lips n’ont plus besoin de présentation: mauvais garçons invétérés, ils ont scandalisé l’Inde jusqu’à risquer l’arrestation et devoir fuir le pays en douce, lors d’une tournée mémorable, il y a quelques années. Ils ont aussi signé quelques tubes instantanément reconnaissables, comme «O Katrina» et «Bad Kids». Les fans attendent impatiemment l’album qui devrait les voir passer au rang de stars, Arabia Mountain, réalisé par Mark Ronson et censé paraître en juin prochain. Non seulement pourra-t-on avoir un avant-goût dès cette semaine, mais en plus via le médium que le groupe d’Atlanta maîtrise le mieux: la scène. Ça se passe ce vendredi 15 avril au National avec Vivian Girls et Davila 666 en première partie.

Bon, tout ça brasse passablement le camarade. Côté musique plus tranquille, le trio néo-montréalais (comme dans: pas originalement d’ici, mais établi chez nous) Timber Timbre fait l’objet d’une unanimité grandissante comme pourvoyeur d’indie-folk unique, mâtiné de blues et d’échos d’un passé. On ne trouvera pas dans son nouvel opus, Creep on Creepin’ on, la même force que dans le précédent album éponyme de 2009, mais la profondeur de champ et les teintes blues-gothiques sont toujours bel et bien là. Messe en l’honneur du dernier-né ce samedi 16 avril au Théâtre Corona avec Snowblink en première partie.

Également au calendrier: Bare Wires avec White Wires et Sonic Avenues, mercredi 13 avril à la Sala Rossa; Philémon chante, jeudi 14 avril à la Sala Rossa; Gobble Gobble avec Rich Aucoin et The Terror Pigeon Dance Revolt!, jeudi 14 avril au Il Motore; Annie Mac avec Dooze Jackers, jeudi 14 avril au Belmont; Ramadanman avec Zed Bias, jeudi 14 avril au Club Lambi; Tiga avec Martyn, vendredi 15 avril à la SAT; Les Guénilles avec Digit: Missile Command et Crabe samedi 16 avril au Divan orange; Pantha du Prince avec The Sight Below et Jordan Dare, samedi 16 avril à la SAT; TV on the Radio avec Lissy Trullie, dimanche 17 avril au Métropolis; Jamaica avec Via Audio, mardi 18 avril au Belmont; Beach Fossils avec Craft Spells et Intensive Care, mardi 19 avril à la Sala Rossa; Cecile Hercule avec Grenadine, mardi 19 avril au Divan orange.

Un immanquable? Pixies avec Imaginary Cities, mercredi 13 et jeudi 14 avril au Métropolis.

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