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TV Junkie: Un souper presque parfait, l’art de dévorer les autres des yeux

Pour cette 2e édition de notre nouvelle chronique hebdomadaire TV Junkie, j’ai décidé de m’attaquer à une bonne pièce de viande télévisuelle: Un souper presque parfait.

La téléréalité présentée sur V télé depuis septembre 2010 est une adaptation de l’émission française Un dîner presque parfait, qui elle-même est la copie du show british Come Dine With Me, diffusé dans près d’une trentaine de pays selon le roi incontestable du savoir, j’ai appelé Wikipédia.

Pour les non initiés à Un souper presque parfait, le concept repose sur une formule simple: chaque semaine, un nouveau groupe de 5 personnes est composé. Chacune des personnes représente un soir de la semaine et prépare chez elle un souper pour les 4 autres participants. À chaque geste des convives, la voix d'André Ducharme vient ponctuer la discussion de commentaires plus ou moins pertinents et cocasses. Vient ensuite la période des votes,  chaque invité fait le procès de l'hôte en la notant sur 10 selon son appréciation de la nourriture, de l’ambiance, du décor, et d'à peu près tous ses états d’âme de la journée. L’expérience se répète ainsi jusqu’au vendredi soir, où le grand gagnant de la semaine est révélé et reçoit un prix de 2000$. Hourra.

Je ne suis toujours pas trop sure de comprendre le but de l’émission, car clairement, on se fera pas accroire que c’est un concours culinaire vu les plats qui y sont servis… mais mon inner self me dit qu’il s’agit d’une de ces émissions qui nous permet de faire sortir le méchant voyeur en nous. On regarde les gens manger, mais surtout interagir ensemble, et on se dit qu’on est donc pas si pire que ça, nous autres. Qu’on sait donc vivre, tsé. Le spectateur avide qui sommeille en nous étale ensuite une bonne couche de jugement sur chacun des concurrents et en fait un statut Facebook ou un post de blogue selon son degré de zèle.

Mais avant de vous parler du moment le plus croustillant de l’émission, laissez-moi vous donner une petite leçon: écouter un programme de téléréalité à 18h30, heure de présentation du téléjournal (et du Journal de France 2 sur TV5 pour les plus nerds d’entre vous), c’est MAL. C’est comme avouer dans le confort de son salon qu’on est plus intéressé à savoir ce que Jean pense du tartare de Sophie que par la famine dans la Corne de l’Afrique. Anyway, c’est pas moi qui vous attends avec un bat de baseball le jour du Jugement dernier, mais pour ceux qui désirent se repentir, sachez que l’émission est disponible sur le site web de V à toute heure du jour et de la nuit. 

Discours moralisateur: check.  

Parlant de jugement, j'ai découvert Un souper presque parfait par l’intermédiaire de son maître absolu, le participant de la première saison Philippe. Non pas qu’il ait gagné durant la semaine 10, non. Avec son maigre 16/40, il a finit bon dernier en se tapant la tête sur la table. Mais Philippe a définitivement gagné la palme de l’humour, de la supercherie et de la prolifération bactériologique… Je m’explique en règle d’or:

Jamais tu ne participeras à un «concours de cuisine» en servant de la pâte à biscuits Pillsbury comme dessert à tes invités.

Ni de la soupe V8 en entrée.

Ni une couronne de pain faite de croûte à pizza Pillsburry et de ficello marbré pour aller avec cette même soupe. 

D’ustensile tu changeras, après en avoir goulument léché son contenu et avant de le replonger dans la casserole.

Encore, encore et encore…

Bref, Philippe a contourné tellement de règles d'hygiène en un seul épisode que je me demande sérieusement si la chaîne V a reçu un avertissement des inspecteurs en hygiène et salubrité alimentaires de la ville de Montréal. En tout cas, si j'avais été l'un des candidats de cette semaine-là et que j'avais vu l'émission après coup, mettons que je me serais lavée la langue avec du Purell.

Et vous, quel fut le participant que vous avez le plus jugé?

 

Un souper presque parfait
En rediffusion actuelle sur V télé tous les soirs de semaine à 18:30

 

 

 

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