Critique du restaurant taïwanais Su Shian Yuang: un aperçu gastronomique de la « province rebelle »
Francis DelfourÀ quoi pouvait bien penser mon rédacteur en chef en m’envoyant faire un tour à la table d’un restaurant végétarien, moi le carnivore assuré, le rongeur de couenne, d’os et de bouts de pattes? Il faut croire qu’il avait eu vent que quelque chose s’y tramait. C’est une famille taïwanaise qui se trouve aux commandes de ce petit troquet, rue Rachel.
Pas de viande donc, ni de poisson – pas même un mollusque ou une anguille grillée. Et une sélection de boissons parmi les plus originales qu’il m’ait été donné de boire: Thé oolong parfumé à la lavande, céréale hakka pilon, haricot noir et matcha (si, si, ça se boit), thé glacé de courge cireuse (celui-là est délicieux, j’en ai repris deux fois). Même si le bimbimbap – un plat de riz où légumes et condiments ne cuisent pas ensemble – est une spécialité coréenne, il semble ici être mis à l’honneur. C’est bien fait, mais le kimchi – choux marinés – manque de mordant. Un défaut qui se répète et qu’il ne faut pas hésiter à corriger à l’aide de sauce piment.
Pour vraiment apprécier sa visite en fait, il faut plonger tête baissée au coeur du concept. Si vous hésitez et faites un choix conservateur, vous risquez de vous retrouver face à du déjà-vu. Osez les rouleaux frits faits de peau de lait de soya ou le mijoté de tranches de soya et de bardane chaud. Le service est révérencieux et les prix cassent la baraque.
Su Shian Yuang
420, Rachel E. | Métro Mont-Royal