Comme à chaque dernière semaine d’août, cet espace fait trêve de «montréalocentrisme» pour regarder un peu plus au nord, à huit heures de route sur la 117, en direction du Festival de musique émergente (FME) d’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda. En quoi cet événement est-il plus pertinent pour les Montréalais que les dizaines d’autres qui se déroulent en région tout au long de l’été? Notamment parce qu’une bonne partie de la scène locale et bon nombre de ses adeptes s’y donnent rendez-vous.
Du 1er au 4 septembre, le festival donnera lieu à une huitième série de premiers contacts avec une population locale réputée pour sa chaleur et son tempérament festif (Passwords, Grenadine, Panache, Amanita Bloom, Peter Peter, Alaclair Ensemble…); de retours attendus de valeurs sûres (Thus:Owls, Gatineau, Philippe B, Dany Placard, Canailles, Malajube, Socalled, Duchess Says, Galaxie, Plaster, Miracle Fortress), de découvertes venues d’ailleurs (Nique à feu, Nestorisbianca, Hanni El Khatib…) et d’improbables visites de l’international (Secret Chiefs 3, Akron/Family…).
On a particulièrement hâte d’entendre le Montréalais DJ Brace faire brasser le minuscule Groove, de voir Canailles et Duchess Says mettre le feu, de triper en pleine rue avec Alaclair Ensemble et de se perdre avec les Secret Chiefs 3 dans l’intime Cabaret de la Dernière Chance, entre autres moments qui promettent.
Si certains concerts affichent complet (Malajube, Galaxie, Jimmy Hunt…), il est encore temps de faire un détour par le site du festival pour se procurer billets et forfait d’hébergement et de «paqueter» l’auto. La route vers Rouyn est belle et l’accueil en vaut la peine.
Pendant ce temps à Montréal
Pour ceux qui restent à Montréal en ce long weekend, le calendrier musical n’est pas dégarni pour autant. Fort des accolades à l’endroit de son deuxième album paru à l’hiver, New History Warfare Vol. 2: Judges (depuis suivi par un EP de deux titres), le saxophoniste atypique Colin Stetson remonte sur les planches du Il Motore ce vendredi 2 septembre en compagnie de Rebecca Foon.
L’idée d’un concert de saxophone solo a évidemment tout de terrifiant quand on ne connaît pas Stetson, mais à n’en point douter, l’Américain installé à Montréal (accompagnateur passé et présent des Arcade Fire, Tom Waits, TV on the Radio et bien d’autres) défait complètement les stéréotypes reliés à l’instrument. Sa prestation pour le moins sportive (on n’a jamais vu un musicien aussi essoufflé après un morceau) doit absolument être vue.
Enfin, la hype autour de Peter Bjorn and John a beau s’être estompé il y a belle lurette, le trio suédois continue de manier la légèreté pop avec adresse. Aussi bons que le fameux Writer’s Block (2006), les subséquents Living Thing (2009) et Gimme Somme (2011)? Pas tout à fait, mais le groupe a le mérite d’avoir essayé d’élargir son champ d’action depuis plutôt que d’essayer de pondre un autre «Young Folks». Ça vaut un détour par La Tulipe ce lundi 5 septembre, où le groupe marque son retour en compagnie de Memoryhouse.
Également au calendrier: Nans & Nat avec Hexes and Ohs, jeudi 1er septembre à la Casa del popolo; Male Bonding avec Love Inks et Royal Baths, jeudi 1er septembre au Il Motore; L’Indice avec Eugène et le cheval et Nipone, vendredi 2 septembre au Divan orange; ANR avec We Barbarians, vendredi 2 septembre à la Casa del popolo; Bloody Beetroots Death Crew 77 avec Mayday, vendredi 2 septembre au Métropolis; Bad Uncle avec Lake of Stew, samedi 3 septembre au Petit Campus; Le Kid et les Marinellis, samedi 3 septembre au Divan orange; Crookers avec Black Tiger Sex Machine et Neoteric, samedi 3 septembre à la SAT; Secret Chiefs 3 avec Fat 32 et *Major Entertainer* Mike H, lundi 5 septembre au Cabaret du Mile-End; Matisyahu avec Trevor Hall, mardi 6 septembre au Club Soda.
Un immanquable? Le Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamingue, du 1er au 4 septembre à Rouyn-Noranda.