
« Ah, moi, j'aime ça rough! » – La fille qui ne voulait que du hard.
C'est peut-être parce que j'ai une chronique de porn, mais c'est fou le nombre de filles sur qui je tombe et qui veulent désespérément communiquer à quel point elles aiment ça rough, et seulement rough. C'est cute, mais j'ai deux trucs à te préciser, bébé:
1. TOUTES les filles aiment ça rough.
2. Si t'aimes JUSTE ça rough, c'est weird.
C'est weird, et surtout, ça attaque ma virilité. Parce que je viens qu'à me demander: est-ce que c'est legit pour un homme de ne pas vouloir être en mode hard tout le temps? Est-ce qu'on peut montagne-russer ça un tantinet? Parce que de un, je ne suis pas toujours dans le même état d'esprit. Et de deux, mon cardio suce.
Le rough 100% du temps, ça peut marcher pour une relation interdite entre deux amants qui ne se voient que 20 minutes aux deux semaines. C'est sûr que là, ça va brasser dans l'hôtel à sieste. Mais pour du monde qui se voit plus que ça, est-ce que c'est normal d'être toujours en mode extrême? Si tu réponds oui, je veux te voir quand tu te branles. Tout seul devant ton ordi, debout avec le visage vraiment intense qui grogne et le lube qui revole partout.
Bon, là, j'ai l'air du gars emo tranquille, mais je ne suis pas si pire que ça. Même qu'au contraire, on pourrait dire que mon pattern de fille, c'est pas mal celle qui était tannée de son ex toujours trop molo à son goût. Mais il y a une différence entre molo et ennuyant. C'est comme dire que tu n’aimes pas le romantisme parce que tu n'aimes pas les petits coeurs en chocolat quétaines.
Même comme victime de hard porn, je reste un petit gars sensible! J'ai des émotions pis toute. Ma mère m'a élevé en me répétant de me calmer (j'étais paquet de nerfs) et d'être doux parce que les filles, elles aiment ça les gars qui sont douuuuux. Mais bon, la nuit, elle couinait plus qu'une joueuse de tennis russe, donc ça vaut ce que ça vaut. (Et je viens de dire ça publiquement.)
Il n'y a rien de mal à être une fille intense, c'est juste que d'en parler autant, ça sonne un peu faux. Ça traduit une espèce d'immaturité, d'insécurité. Sans compter que « rough », c'est très relatif.
Il y a des gens pour qui c'est rough à partir de quand les corps se percutent assez fort pour faire des « tac, tac, tac. » D'autres, c'est quand il y a du mordage, du tirage de cheveux ou quelqu'un se fait traiter de salope. D'autres, c'est quand ça s'étrangle, que ça se fouette ou que quelqu'un sort le vibrorotoculteur…
Mais c'est possible d'avoir une baise molo tripante où tu te chuchotes des trucs cochons. Ça permet juste de remarquer les orgasmes un peu plus. Tu sens les petites contractions. C'est cute une fois de temps en temps. De toute façon, la très grande majorité du temps, le molo est une prémisse à l'apocalypse. Ça finit pas mal toujours par brasser. Avec le bon monde, en tout cas.
En fait, le monde qui veut toujours ça molo et le monde qui veut toujours ça rough, ils ont le même problème. C'est en plein dans ce genre de situation où tu finis par décider d'avoir une maîtresse ou un amant. Quand tu réalises que tu n'arriveras pas à tout exprimer avec la seule personne que t'as.