Il n’y a pas que la température qui pose question, à quelques jours du retour de Portishead chez nous pour un concert extérieur, treize ans après sa dernière (et seule) visite chez nous à l’automne 1998. À quoi s’attendre musicalement du trio de Bristol? S’agit-il de son ultime visite en Amérique du Nord? Y aura-t-il éventuellement une suite au fascinant Third, qui a marqué la renaissance du groupe sur disque après onze ans de silence, en 2008?
Tant de questions auxquelles pas même les principaux intéressés ne sembleraient pouvoir répondre, si l’on en croit cette entrevue réalisée cet été par le Guardian. Oui, la formation s’est remise au travail peu de temps après Third, mais non, elle n’a pas d’album de prêt, même si le plan semble d’en compléter éventuellement un.
Si on se fie à ce qui est arrivé au groupe après sa dernière tournée nord-américaine, à la fin des années 90, rien n’est moins sûr que sa complétion. C’est en effet complètement épuisé et dégoûté de l’industrie musicale que Portishead était rentré chez lui, en 1999. D’où le silence qui a suivi…
Maintenant respectivement âgés de 39, 46 et 54 ans, le multi-instrumentiste Geoff Barrow, la chanteuse Beth Gibbons et le guitariste Adrian Hutley ont toutefois beaucoup changé depuis ce temps.
Live, la musique de Portishead change elle aussi. Ceux qui étaient au Métropolis en 1998 se souviennent sans doute de l’étonnant et dissonant concert rock que le groupe avait alors servi, en complet contraste avec les sonorités feutrées de ses albums. Après la tournure corsée de Third, qui sait si on n’aura pas droit à des versions samba ou calypso sur scène…
Ceux qui n’ont pas les deniers pour se rendre au concert ont toujours l’option d’aller entendre une protégée de Geoff Barrow et de son label Invada, qui se produit le même soir à Montréal: Anika, une étonnante recrue accompagnée de deux membres de Beak>, un autre projet de M. Barrow.
Portishead
7 octobre | Quai Jacques-Cartier
Vieux-Port de Montréal
avec Thought Forms
www.portishead.co.uk