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Le GAMIQ a trouvé la formule gagnante pour sa sixième édition
Crédit: Cindy Boyce

Au sortir du Théâtre Plaza, le dimanche 13 novembre au soir, au moins une chose semblait faire consensus: cette sixième édition du Gala Alternatif de la Musique Indépendante du Québec (GAMIQ) était bien la meilleure à laquelle on ait eu droit. La soirée, lors de laquelle 19 statuettes de cochonnets dorés ont été remises à des artisans de la musique émergente locale, a été rythmée, cohérente, relativement professionnelle…

Mine de rien, c’était une étape majeure pour l’initiative de Patrice Caron (cofondateur du magazine Bang Bang), toujours louable en elle-même, mais minée par le passé par des choix d’animateurs et de nominations parfois discutables et, par conséquent, des cérémonies souvent cahoteuses, qui manquaient de souffle. L’édition 2011, en revanche, a défilé sans vraie fausse note.

À l’animation pour une seconde année, Réjean Laplanche de MusiquePlus (en photo) a imposé une présence un peu straight (en dépit de ses blagues répétées sur l’alcool), mais vivante, professionnelle. C’était ce qu’il fallait.

Pour la folie, il y avait le house band, chargé d’interpréter des extraits musicaux des gagnants. À n’en point douter, l’octuor folk Canailles s’est acquitté de la tâche avec vigueur et créativité. C’était pour le moins cocasse d’entendre des pièces de Galaxie, Alaclair Ensemble et surtout, Colin Stetson et Kataklysm revisitées au banjo, à la mandoline et à l’accordéon!

Au final, la répartition des prix n’a pas été parfaite. La razzia de Galaxie (vainqueur dans quatre catégories), Jimmy Hunt (trois catégories) et Alaclair Ensemble (deux catégories) s’est faite aux dépens d’une certaine diversité. Philippe B, sujet d’un fort capital de sympathie pour son album Variations fantômes, est reparti les mains vides, tout comme le quatuor Random Recipe, qui a en quelque sorte payé pour s’être retrouvé dans la catégorie «album hip-hop», où il n’avait pas vraiment sa place. Dans d’autres catégories (comme «album world», où Colectivo l’a emporté), on peut supposer l’effet décisif du facteur popularité. La catégorie «chanson» en était une autre qui reflétait mal la réalité: on peut difficilement comparer Jimmy Hunt et Philippe B à Snailhouse, Timber Timbre, ni encore moins aux Unsettlers. Distorsion.

Cela dit, il n’y pas eu de «moments WTF», de malaise intense comme lors d’éditions passées. L’exclusion de certains artistes trop présents dans les nominations de l’ADISQ a laissé le champ libre à un reflet plus réaliste de la dernière année sur la scène locale et permis de braquer les projecteurs sur des artistes qui, généralement, le méritaient vraiment: Les Guénilles (album punk de l’année), Karim Ouellet (album pop de l’année), Braids (album indie-rock de l’année), Colin Stetson (album expérimental de l’année) et maints autres en plus de Galaxie, Alaclair et Jimmy Hunt, qui méritaient aussi la plupart des distinctions reçues.

Des prestations réussies de Dead Messenger, Géraldine et les GAMIQ Jean, Boogat, Charlie Foxtrot ainsi que d’une version reformée des Nils sont venues compléter un portrait finalement assez fidèle de la scène musicale québécoise des derniers mois.

Une année différente pour le GAMIQ, donc. On y retournait pour la cause, on y a trouvé un certain plaisir et une certaine pertinence.

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