
Pour vous mettre en contexte très rapidement, samedi soir dernier, le populaire blogueur Gab Roy s'est retrouvé une fois de plus au centre d'une controverse avec un autre blogueur, Guillaume Lemay du site pokpok.tv. En gros, ce qui se passe: Gab Roy serait impliqué dans une histoire avec une fille de 17 ans, ce qui semble avoir causé un conflit entre lui et Lemay. Des menaces de mort de la part de Gab ont suivi, adressées à Lemay. Un screenshot des menaces a circulé sur Facebook dans les derniers jours. Résultat: Le troisième web-lynchage consécutif auquel j'assiste depuis trois semaines. Tout l'monde s'en mêle et les attaques arrivent de partout.
Le problème avec ce genre de truc, c'est que les très jeunes gens commencent à y prendre goût. Il y a quelque chose de fucking malsain dans tout ça. Beaucoup de détails nous échappent et les jeunes gens n'ont pas besoin d'en connaître plus pour se donner le OK d'assouvir leurs besoins de destruction. Tout ce qui leur importe c'est d'avoir une histoire, d'y jouer un rôle. S'improviser avocat, à 14 ans, à l'autre bout du Québec. Savoir qu'ils ont le pouvoir de faire tomber quelqu'un, à distance, comme s'ils détenaient la télécommande.
Cette génération m'a réellement l'air partie sur un mood de average dude de films américains qui, au final, réussit à changer le monde, un peu, à sa manière. L'image de l'ado qui fait tomber un adulte. Encore mieux, l'ado qui fait tomber un adulte vedette. Méchant en plus. C'est pour ça qu'ils sont tant convaincus d'avoir raison quand ils participent à du cyber-lynchage. On sent qu'ils ont tout à prouver, mais pas grand chose à perdre. J'étais un peu comme ça, à 16 ans. J'allais sur des forums de discussions pour faire fermer la gueule des matantes. Très bon pour l'égo, mais en grandissant, on se rend vite compte qu'on les a crissés sur un piédestal bien souvent pour rien, ces adultes.
En dessous de ça se cache beaucoup de mauvaise foi, mais c'est surtout que ça joue en défaveur de la liberté d'expression. Les gens accusent d'abord et tentent ensuite de s'entendre sur une version de l'histoire. Ils n'arrivent même plus à faire la part des choses. Je sais maintenant plus que jamais que j'ai le pouvoir de détruire la carrière de qui je veux et que la même chose pourrait m'arriver. Suffit d'une personne mal intentionnée pour falsifier un screenshot d'une prétendue conversation et voilà notre première victime entièrement innocente. Mais qui attendra réellement d'avoir vérifié la validité de l'information avant de partager le contenu? Pas les «idiolescents», en tout cas.
Ces controverses sont en majeur partie alimentées par ceux-ci, pis après, les adultes embarquent sans réfléchir. On fait tous partie de ces histoires d'écoles secondaires maintenant, même si on tente de s'en garder éloignés depuis des années.
Je déteste les idiolescents.