Mon premier billet sur NIGHTLIFE.CA en 2012 et le troisième et dernier de ma revue de détestage de fin d'année 2011. Trente invités se sont prêtés au jeu du Détesteur pour l'année qui vient de se terminer. Je les remercie de leur précieuse contribution. Je vous invite également à lire la première et la deuxième partie.
Voici les derniers, mais clairement pas les moindres, contributeurs de cette revue de détestage de fin d'année.
Ils détestent.
Animateur et auteur de L'Anarchie Culinaire selon Bob le Chef; blogueur pour boblechef.com
Top 3 détestage culinaire
Le faux Montreal Pool Room, Rachel coin Iberville. En plus de voler le nom du Vieux Montreal Pool Room, ils tentent de nous faire croire que l’établissement, comme celui du boulevard St-Laurent, est ouvert depuis 1909…
Le Schwartz's. De loin le smoked meat le plus overrated de la ville, à 7$ le sandwich. Essayez plutôt le Main juste en face. Suite à une querelle familiale dans les années 60, un des cousins Schwartz a décidé d’ouvrir un restaurant de l'autre côté de la rue avec la même recette légendaire. Le sandwich est moins cher, le service est meilleur et ils ont un permis d’alcool. Une Molson avec votre trio? Oui madame!
Les chefs tatoués! Pour Chuck, c’est correct, mais come on les gars, se faire tatouer une tomate ne vous rend pas plus viril. Le tatouage est rendu si populaire que j’aurais peur de me battre avec quelqu’un qui n'en a pas!
Je trouve qu'on a assisté à un débat en surface sur l'intimidation, qu'on s'attaque à un événement au lieu de s'attarder à la mentalité. Contre la violence dans les écoles? Oui. Contre le suicide chez les jeunes? Oui. Contre l'intimidation? C'est flou.
Le problème c'est l'ensemble, c'est la structure au complet. Je trouve ça hypocrite qu'on reproche à des jeunes, dans une période où ils sont influençables à leur potentiel maximum, d'imiter un comportement présent partout autour d'eux.
J'ai 250 mots, donc je ne vais citer qu'un exemple, le capitalisme.
Les multinationales: ''Vends-moi ta compagnie sinon je baisse mes prix et je te mets à la rue''. Et si ça va mal, elle se retourne vers les employés: ''Il faut augmenter la production et baisser vos salaires sinon on ferme l'usine et vous perdez vos jobs''… ''Ben oui mon Roger, donne-moi ton argent de lunch sinon je crisse une volée à ton portefeuille''.
On l'exerce nous-même en tant que consommateur à coup de ''Je veux parler à ton gérant!'' et de ''Donne-moi un rabais sinon tu vas me perdre comme client!''
Ça ne commence pas dans les écoles, ça finit par se rendre là. C'est un jeu de patate chaude géant, un genre de ''Donnez une volée au suivant''. On le vit, on leur passe à coup de ''Va dans ta chambre!'' et ''Attends pas que je me fâche!'', ils le repassent.
Je sais qu'on préfère toujours pointer du doigt que de se faire pointer, donc je propose comme compromis qu'on se pointe nous-même avec notre gros doigt collectif. On n'arrête pas de dire qu'on est contre l'intimidation, faudrait peut-être arrêter de l'encourager.
Je nous déteste.
Photo: Jimmi Francoeur
Fondateur de PetitPetitGamin.com // Animateur à Bombe.tv // Recherchiste pour Vlog
Je déteste ne pas avoir été invité au party de la vidéo virale québécoise «Un mot pour Kevin». Je serais allé à Chicoutimi juste pour faire partie de cette vidéo et ne pas rater ce party qui avait l’air douteux.
Je déteste qu'à chaque fin de l'émission Les chefs on voit les participants avec des pintes de bière qui ont l'air tellement délicieuses/rafraîchissantes. Je sais même pas combien de fois vous m'avez fait courir au dépanneur à 22h55, en sueur, pour prendre une caisse et montrer mon chandail «Je vote trop pour Laurence!» au commis.
Je déteste que Jacques Martin faisait toujours la même expression faciale neutre/plate. Il était toujours pareil quand il gagnait, quand il était triste. Il est toujours aussi pareil quand sa brosse à dent électrique se brise, quand il saute à la corde à danser, quand il joue aux pogs ou à Qui est-ce?, quand il écoute Rick Ross torse nu.
Je déteste qu'il va y avoir un Men in Black III en 2012 et pas un Wayne's World III. Pourquoi?!
Je déteste que le prix des billets pour Jay-Z et Kanye était si dispendieux, et je déteste ne pas avoir réussi à m'infiltrer déguisé en livreur de St-Hubert en disant qu'ils avaient commandé du poulet.
Je déteste quand les interfaces de Facebook, Gmail ou YouTube changent. Je m'adapte et je redeviens un petit petit gamin heureux pour ensuite me refaire avoir. Je me dis que je vais arrêter d'aimer les nouvelles interfaces, mais j’y arrive pas. Je pense encore des fois, secrètement, à Netscape, au moteur de recherche Toile du Québec, à Caramail, à ICQ et à Brenda dans Beverly Hills (oups, je déteste me mélanger dans mes énumérations).
Photo: Monsiieur Coms
Ex-animateur de Call-TV à V. Je blogue pour Kebweb.tv et je tiendrai mon premier rôle en tant que comédien dans la websérie Les missions séduction, diffusée sur la même plateforme en début d’année. Aussi, mon prochain livre devrait être sur les tablettes à la fin 2012.
J’ai passé des heures dans les bureaux de ma maison d’édition à revivre l’intimidation pour mon premier livre, Ma folle histoire. J’ai été profondément bouleversé par le suicide de ces jeunes qui en avaient assez de se faire niaiser à l’école. Je suis blessé de savoir qu’il y a toujours autant de violence dans les corridors de nos établissements scolaires.
Stéphane Laporte a écrit d’ailleurs, dans La Presse cette année, quelque chose qui m’a vraiment marqué: «Foutez-vous de ceux qui ne vous aiment pas. C’est leur problème. Ce n’est pas en essayant d’être aimé par eux que vous serez heureux. Au contraire. De toute façon, il ne faut pas essayer d’être aimé. Il faut aimer. C’est tout. Et le reste suivra.»
C’est ça que j’ai envie de dire aux jeunes. J’ai compris ça cette année. Si tout le monde «aimait», peut-être que tout ça arrêterait.
Pouvez-vous trouver des solutions pour apprendre aux jeunes à aimer, Mme Beauchamp? Il faut arrêter de s’interroger sur ce problème de société, il faut agir. Il faut que ça bouge. On en a tous besoin.
L’intimidation, je te déteste.
Pigiste à la dérive pour Scène 1425 et Camuz, conseiller funéraire et DJ house.
En 2011, j'ai détesté…
1. Les gens crédules. «Hein, Bon Jovi est mort?! OMG!». C’est si difficile d’identifier un canular, de réfléchir sur les motivations qu’aurait Bill Gates à faire pleuvoir son argent sur les pauvres internautes ploucs, ou à se dire qu’Apple n’a AUCUN intérêt à donner des iPads aux gens qui voudront bien avoir l’obligeance de les «tester»? Si c’est sur le web, ou dans mon fil de nouvelles, c’est que ça doit être vrai. Même si le site web qui annonce la nouvelle est fuckin’ inconnu.
2. Les DJs qui jouent dans des établissements top 40 avec une clientèle sans culture musicale et qui s’offusquent de recevoir des demandes spéciales. (Allô, Abeille!)
3. Les psychoses médiatiques provoquées par des réseaux-poubelle qui remplissent leurs cases horaires avec de la vacuité paranoïaque: «Le pit bull du voisin m’a arraché la face». Le bon vieux bouc émissaire du royaume canin. Parce que non, les dobermans et les bergers allemands ne sont jamais agressifs non plus.
4. Luc Ferrandez et ses partisans aveugles. Parce que le Plateau n’est pas une utopie hippie, et ne l’a jamais été. Et que de se rouler dans le gazon entre deux ballades de Bixi, c’est une activité réservée aux chômeurs. Les gens qui travaillent et qui ont des projets pleins la tête doivent se déplacer rapidement et n’ont pas de temps à perdre avec des «mesures d’apaisement de la circulation».
5. Occupation Double. Je connais vaguement le concept par narration interposée. J’ai vu quelques-uns des participants en photo bien malgré moi. Je n’ai jamais visionné une émission et je ne veux RIEN savoir. Parce que je ne peux pas concevoir que ce triste spectacle ait quoi que ce soit d’intéressant pour qui que ce soit. Et malgré tout, mon feed Facebook était infesté chaque dimanche. Grâce à cette victoire de la médiocrité, les douchebags connaissent désormais l’expression qui les désigne, et c’est un peu triste.
Sur mon profil Google+ il est écrit: Web strategist (and sometimes bitch) with a purpose. Je tripe avec ma blonde, mon petit-fils, ma microfamille, ma chienne, mes amis et mes clients, dans l’ordre. Je fais tout ce qui est possible pour pouvoir finalement acheter mon chalet et travailler sur divers projets, dont ma biographie qui devrait sortir à l’automne prochain.
Je déteste…
1. La justice. J’ai été victime de plusieurs actes criminels et le processus judiciaire est extrêmement long et pénible. J’ai aussi poursuivi un pseudo-journaliste au civil pour diffamation et le jugement rendu permet d’aller en appel et en Cour suprême. Mais après 12 000 $ de frais d’avocat, je n’ai plus les moyens de faire respecter mes droits et ça fait royalement chier (lui c’est l’assurance de son boss qui paie la facture).
2. Le retard que le Québec et le Canada continuent de prendre sur le web et en techno parce qu’on se fait fourrer par les fournisseurs d'accès à Internet et de téléphonie mobile. Ils nous vendent à des prix exorbitants des produits moyens et bas de gamme et des vitesses et disponibilités de transmission RIDICULES.
3. Que ça prenne plus de temps traverser l’île de Montréal que de se rendre à Québec à cause des travaux routiers.
4. Ces gens qui disent que sur Facebook on ne trouve que des niaiseries. Pourtant ce sont tes amis qui y sont. Alors cesse d’avoir des imbéciles pour amis, hey ducon…
5. Me faire traiter de papesse du web. Avec tous les scandales de pédophilie du clergé, ce n’est vraiment pas flatteur.
6. Me faire dire par la bande qu’un gros producteur télévision au Québec n’aimait pas la «confusion des genres» de ma personne après un passage à une de ses émissions. C’est avec des tarés comme lui que l’homophobie continue…
7. L’énergie qui m’a été pompée par tous ces connards qui n’acceptent pas ma différence et contre qui je dois me battre. C’est pourquoi j’ai hâte d’avoir mon chalet dans le bois pour respirer un peu.
C’est en relisant mes billets de blogues de la dernière année que j’ai réalisé que ce que j’ai détesté le plus, en 2011, ce sont les détesteurs. Pas toi, Murphy, parce que tu détestes souvent les mêmes affaires que moi, mais tous ceux qui détestent l’évidence, le facilement détestable. Par exemple, ceux qui détestent Justin Bieber. Tsé, on n’a pas vraiment besoin de détester Justin Bieber.
Voici donc mon palmarès autopromotionnel de détestage:
5. Ceux qui détestent Noël. C’est facile, détester Noël. Ça fait cool. Ça donne l’impression qu’on est au-dessus de tout ça, la nostalgie d’enfance et la surconsommation. Ceux qui détestent Noël, je les appelle les noëlophobes, mais ça se traite.
4. Ceux qui détestent la famine. La famine, personne n’est pour. Mais ce n’est pas en diffusant une image démagogique opposant la mort de Steve Jobs à celle de millions d’Africains qu’on va changer les choses. Tout ce que vous améliorerez, en partageant une telle connerie, c’est l’état de votre bonne conscience.
3. Ceux qui détestent Karl Hardy. Tsé, vous ne le connaissez même pas pis il vous a vraiment rien fait.
2. Ceux qui détestent les tueurs d’enfants. Je veux dire, vous avez le droit de détester les tueurs d’enfants, mais vous n’avez juste pas le droit de détester quelqu’un en vous basant sur un article de journal. Wajdi Mouawad l’aurait absout, lui, Guy Turcotte.
1. Ceux qui détestent la culture populaire. Juste parce que c’est de la culture populaire et que, si ça fait un million de cotes d’écoute et/ou que ce n’est pas intellectuellement nutritif, c’est sûrement pas bon.
Je déteste par-dessus tout ceux qui détestent malhonnêtement la culture populaire, c’est-à-dire sans expliquer à ma mère pourquoi on devrait détester le fait que Téléfilm Canada finance un documentaire sur Corno.
Ce que j’ai détesté en 2011: la facilité.
La facilité avec laquelle un politicien peut nous raconter de la bullshit.
La facilité avec laquelle un gouvernement fait travailler ses petits amis. Et la facilité avec laquelle le peuple les laisse faire.
La facilité avec laquelle une personne se filme devant sa webcam et met ça sur YouTube. Come on, force-toi un peu. Écris un texte, mets un costume. Sois original!
La facilité qu’ont certaines personnes devant Internet à insulter les autres. Tu chiales pour rien! Ce n’est pas noble. Ce que tu n’aimes pas, un autre peut aimer, ça fait que ferme ta yeule.
La facilité qu’ont des gens à devenir experts en réseaux sociaux. (En passant, j’offre mes services comme «spécialiste» pour pas cher.)
La facilité que les Québécois ont à détester le bleu, le rouge, le vert ou l’orange alors que la veille, ils ont voté bleu, rouge, vert ou orange.
La facilité qu’ont les Québécois à chialer sur tout: la météo, les artissses…
Et la facilité que j’ai eue à écrire ce texte, parce que je suis Québécois, parce que je chiale pour rien et que je laisse faire moi aussi mon gouvernement parce que je suis bien dans mon petit confort.
Je me déteste!
Je déteste qu’on me dise que la politique, les idées, c’est une affaire web. Pis le web, c’est du marketing, du SEO plus gros que le tien, de l’influence sur ton clavier. Finis les soupers spaghetti, les becs aux bébés, on twitte sa vie et ses idées et c’est assez. Parler à des influenceurs, se faire aller le Klout, faut être de son temps. Excuse-moi de briser ton party, mais si on achète des mots-clés, c’est peut-être parce qu’on n’a pas d’idées à vendre.
Je déteste le concept de gourou. Le culte du 2.0 demande des maîtres à penser… Penser à utiliser les réseaux sociaux pour se faire mousser. On est fiers d’être athées, «despiritualisés», pis vendus à des gourous qui enseignent la passion de faire du cash. On embarque les yeux fermés dans un truc qui ressemble à de la vente pyramidale: plus t’es près du top, plus t’as du succès. Tu sais, David Koresh était un gourou, pis à la fin de l’histoire, tous les suiveux de Waco ont bu le Kool-Aid empoisonné… C’t’une métaphore, genre.
Je déteste les opinions préfabriquées… Si vous avez lu jusqu’ici, vous êtes de cette espèce en voie de disparition qui peut lire plus de 140 caractères avant de se garrocher pour répliquer un truc drôle et plus cinglant que tous. Haïssez, aimez, tout se ressemble au bout, ça doit être les Fêtes, car je vois de l’espoir… Je déteste être de mon temps, mais aussi bien faire quelque chose avec ça.
Spécialiste médias sociaux chez Adviso
L’hypocrisie des gens dans les médias sociaux.
Je suis pas sociologue, mais est-ce normal de voir chaque semaine des groupes de pression se rallier autour de la cause du moment? Robinson se fait crosser, tout d’un coup tout le monde est pour les droits d’auteur. Une fille se suicide suite à un cas d’intimidation, tout d’un coup tout le monde a été victime d’intimidation dans sa jeunesse. Ce que je déteste c’est tout le monde qui change de cause et qui pense que parce que c’est tendance, il faut montrer son amour. Oui, je suis comme tout le monde pis j’aime pas ça quand quelqu’un meurt. Réveille, personne aime ça. Ça te rend pas spécial de soutenir la cause du moment, pis ça te rends surtout pas un gars socialement responsable si tu copies-colles dans ton statut Facebook comment il faut sauver des vies pis de jamais abandonner. Oui, des gens sont blessés chaque jour, oui c’est triste, pis oui c’est la vie. J’aurais pu écrire un article sur le fait que je déteste la mort, mais ça aurait été hypocrite.
Les actions concrètes parlent toujours plus que ton statut Facebook. Une cause te tient à cœur? Arrête de faire ton hypocrite derrière une mise à jour virtuelle pis change les choses à ta manière.
Autrefois blogueuse école-maison, je blogue dorénavant sans raison. Mélomane trans-genres, organisatrice de tweet-ups, animatrice de médias sociaux @AgenceInterim et fille par défaut de la webtélé @21h42. Je suis aussi maître d’hôtel et barmaid le plus souvent.
Me connaître un peu, c'est savoir que je spread le love, mur à mur. Mon esprit critique a cependant retenu les évènements suivants, comme incontournables du Temple de la honte en 2011.
1. Globalement, l'être humain, me faisant regretter mon espèce, jour après jour.
2. La catastrophe nucléaire de Fukushima, qui semble déjà avoir été portée aux oubliettes par la population. Quand les enfants mourront du cancer à 5 ans au Japon, nous foundraiserons again, par pitié instantanée, nourrie par les médias. Malgré tout, notre gouvernement persiste à injecter des fonds au projet de restauration de la centrale de Bécancour. Nous sommes si conscientisés au Québec.
3. Notre beau pays qui se retire du protocole de Kyoto. Ça me donne envie d'aller mourir à San Diego, ensevelie sous la mer ou sous le continent, parmi les hippies freaks.
Être Canadien ou Américain: same shit, anyway.
4. Le twivage. Saturation absolue. Je n'ouvre même plus Twitter entre 18h et 21h. Je respecte les gens qui participent à ce phénomène. Mais, l'ampleur que ç'a pris me highlight l'importance accordée aux émissions de télévision, de poubelles. J'n'écoute absolument plus la télévision d'ailleurs.
5. Pour finir, toutes les ostie de tounes avec un featuring de Pitbull.
Hopefully, en 2012, la scène pop sera portée vers une hype légèrement différente.