Tout comme ses amis de Yeasayer ainsi que le mouvement chillwave en général (Washed Out et cie), le tandem new-yorkais (autrefois un trio) s’inspire fortement du répertoire des années 80 pour pondre une pop pénétrante, enveloppante et ténébreuse. Il cite Peter Gabriel, Kate Bush, les Eurythmics, Cyndi Lauper… Mais comme il l’a fait avec son effort précédent, Does You Inspire You (2008), Chairlift démontre une longueur d’avance sur ses contemporains dans cet exercice d’actualisation 101. Il a des capacités mélodies supérieures et parvient à tisser des arrangements qui respirent autant la personnalité que l’hommage. Plus homogène et poli que son prédécesseur, Something recèle un premier versant assez irréprochable («Sidewalk Safari», «Wrong Opinion», «I Belong Into Your Arms»), mais sa dernière demie est assez froide et contemplative. On se surprend à s’ennuyer du côté gauche et éparpillé d’antan. Cela dit, en matière de pop à claviers, on fait difficilement mieux que Chairlift en 2012.