Il y a eu beaucoup d’appelés pour l’effervescente course à la recrue rap de l’année 2011. Des centaines d’aspirants qui ont versés des milliers d’heures de musique sur le web (R.I.P. Megaupload), c’est sans contredit A$AP Rocky qui est ressorti du lot.
D’abord porté par un buzz autour de singles et de vidéos («Peso», «Purple Swag»), le rappeur d’Harlem a complété l’année avec LiveLoveA$AP, un album gratuit salué des cercles indie jusqu’aux bastions rap.
Il intègre les mouvances enfumées et hédonistes de la côte Ouest (Lil’ B, Main Attrakionz), l’héritage codéiné du chopped ‘n screwed du Sud, fait des clins d’œil aux pionniers du Midwest Bone Thugs-n-Harmony, mais il conserve tout de même l’estime de New York; un tour de force dans un genre constellé de sous-cultures régionales.
S’il n’est pas nécessairement le plus doué avec les mots, A$AP Rocky se distingue par sa capacité à incarner un air du temps, un ton, une esthétique. Il participe à ce retour en force de la «musique» dans le rap et de la revalorisation du beatmaker-auteur en s’entourant des meilleurs loups: A$AP Ty Beats, Beautiful Lou, DJ Burn One, Clams Casino…
Accordé: il est de plus en plus difficile de différencier un potentiel de carrière dans la jungle des millionnaires YouTube du jour. Mais l’entente de trois millions passée entre le jeune artiste et Sony/RCA, destinée à fonder sa propre étiquette, est un bon indicateur de la pérennité du «ton» d’A$AP.
A$AP Rocky
29 janvier | Théâtre Corona
2490, Notre-Dame O.
avec A$AP Mob et Lunice
asapmob.com