Le Québec compte sa part de réjuvénateurs des traditions rock garage et folk, mais pas de celle du country électrique, à la manière de Calexico et autres Sadies. Les Revenants comblent ce trou avec adresse, vision et deux bonnes pelletées de personnalité sur premier album qui fait pleinement honneur aux prestations luxuriantes données depuis deux ans (contrairement au rudimentaire Premier EP de 2010). Partagé entre la cadence rock («Bête lumineuse», «Beau danseur», «Ballade de meurtre») et les ballades allumées, routières et atmosphériques («Firmament», «L’auto-stoppeuse»), instrumentales ou chantées, Bêtes lumineuses est dessiné d’un trait de vieux pro qui ne trahit pas la brève longévité du groupe. Une bonne part de son charme repose sur les talents de guitariste et de parolier du leader Jimmy Beaudoin, mais les points d’accroche ne manquent pas, de la réalisation bordée d’échos bien vintage et psychédéliques aux arrangements adroits, acérés. Un must pour les amateurs de rock roots vaguement champ gauche.