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Le combo de pop avant-gardiste YACHT ramène son unique sens du spectacle à Montréal

Des musiciens qui regardent leurs souliers, trop cool pour montrer toute forme d’enthousiasme? Des rockstars en puissance qui prennent des grandes poses pour épater les jeunes filles? Rien n’est plus loin de ces stéréotypes que l’univers du tandem américain YACHT, de retour chez nous pour une seconde fois en un an cette semaine.

On parle de tenues de soirée, on parle de chorégraphies, on parle du charisme très geek, mais indéniable du leader Jona Bechtolt, gaillard allumé qui semble sortir tout droit des années 50.

Bechtolt, d’ailleurs, a longtemps porté la charge de YACHT sur ses seules épaules, puisqu’il s’agissait à l’origine de son projet solo. En 2006, au Spectrum, c’est entièrement seul, entouré d’ordinateurs et de machines, qu’il a assuré la première partie de LCD Soundsystem (dont il est disciple, puisqu’il endisque sous l’étiquette DFA Records de James Murphy) à Montréal. Bechtolt a commis les trois premiers albums de YACHT de cette manière. À l’époque, il était réputé pour faire des présentations PowerPoint et prendre les questions de l’assistance durant ses concerts.

En 2009, Bechtolt a accueilli sa compagne, la chanteuse Claire L. Evans, dans les rangs du projet et YACHT est devenu duo avec l’excellent album See Mystery Lights.

L’affaire a pris plus d’expansion encore avec l’ajout de deux, puis de trois musiciens live, qui forment aujourd’hui l’annexe The Straight Gaze, dont YACHT ne se sépare plus en concert. Le groupe, qui demeure un duo dans son essence, récidivait à l’été 2011 avec Shangri-La, un album qui chronique le déménagement du couple Bechtold-Evans à Los Angeles, mais explore aussi le thème de l’utopie en tant que refuge au-delà des lieux physiques. Sur fond d’électro-pop, de post-punk et de no-wave, le duo a pris l’habitude d’aborder les sujets les plus ambitieux et abstraits, des extra-terrestres à la vie après la mort.

Même si ses concerts sont aujourd’hui plus conventionnels et même si Shangri-La n’est pas tout à fait à la hauteur de son excellent chapitre précédent, YACHT conserve un sens du spectacle unique dans les paysages pop et indie-rock actuels. Si les Talking Heads étaient nés durant les années 2000, le résultat n’aurait probablement pas été si différent.

YACHT
24 février | Il Motore
179, Jean-Talon O.
avec Foxtrott
teamyacht.com

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