Il y a toujours eu des promotions merdiques dans les bars pour exciter/exploiter les jeunes gens. Des concours de wet t-shirt, du dansage collé, ou le tout dernier trip : faire semblant de sucer un homme sur un stage.
Bel effort de renouveau! Et du coup, ça a fait réagir un peu partout sur le web. Parce que voyez-vous, il y a des bars qui se vantent de ces promos en publiant les images sur leur page facebook.
C’est ordinaire, hein? Même en standard de Laval ou Brossard, c’est décevant. Comme si se faire prendre en photo dans un bar cheesy du 450 n’était pas déjà assez humiliant comme ça.
Ma première réaction en fut une de compassion. Je me suis dit: «Aaaah, pauvres petites suceuses nounounes…» Et ensuite, ça a shifté à: « Et quelle stratégie marketing weird! »
Sans déconner, comment l’administration d’un bar peut dire à sa clientèle «Si vous embarquez dans nos concepts dégradants, on va vous outer sur Facebook»? Ne manque plus qu’à tagger les filles avec leurs adresses.
Un autre beau rappel qu’en 2012, tout le monde est paparazzié en permanence. (Que tu suces bien ou pas.)
Pour les jeunes nymphettes en manque de champagne, c’est difficile de dire si c’est une question de basse estime personnelle ou de basse tolérance à l’alcool ou d’un mélange des deux avec un Q.I. limite. Je ne sais pas à quoi elles pensent. «Si je montre mes skills de deepthroat à tout le monde, je suis sûr d’avoir un lift à 3h!»
Ok, je suis nul pour me mettre à la place d’une nunuche.
Pourtant, tout le monde sait bien que si tu veux plugger que t’es cochonne, ça doit se faire dans la subtilité. Sucer un douchebag sur stage dans un bar ringard, ce n’est PAS subtil. Aussi bien d’aller gueuler dans un mégaphone « HEY GANG, JE SUCE EN TABARNAK! » au centre d’achat.
Pour le reste, j’ai trouvé plusieurs réactions assez matante. Comme si ce genre de concours poches était nouveau ou que les jeunes étaient pires que la batch précédente. Un peu comme dans Dirty Dancing quand les parents straight sont don’ outrés qu’il y ait des veillées wild où les jeunes dansent (se zignent) beaucoup trop collés.
Une sexologue dans un article de Canoë déplorait qu’on banalise la sexualité, ce qui lui ferait perdre son côté intime et personnel. Moi, je veux bien que les gens soient nostalgiques et se plaignent que «dans mon temps, fourrer était spécial», mais la sexualité est déjà banalisée depuis longtemps. Le K-Y est sorti du tube.
Et quand on regarde les endroits sur la planète où on ne banalise pas le sexe, ce sont aussi les endroits où les femmes, le soir de leur noce, se placent une poche de sang de poulet dans la snatch pour avoir l’air flambant neuves aux yeux de leur nouveau mari.
(Bonne journée de la femme tout le monde!)