Au terme d’un prolifique cycle exploratoire marqué par cinq albums «moins commerciaux» lancés en un an (Nord, Rouge, Demain, Au bout du monde et Traces), l’auteur-compositeur montréalais revient ici aux tons plus pop de ses débuts. Avec ses structures concises, ses mélodies simples et ses arrangements gentils-gentils, L’heure et l’endroit plaira assurément aux fans d’albums comme Le cours des jours (2003) et Fixer le temps (2006), mais pour qui n’est pas entièrement vendu aux charmes de Steve Dumas ou féru de pop FM, il offre peu à se mettre sous la dent. En musique comme en textes, le chanteur carbure aux banalités, aux lieux très très communs, aux formules toutes faites. On vogue d’un cliché («dis-moi ce qu’il faut dire, dis-moi la fureur de vivre») à l’autre («ne t’en fais pas, je suis près de toi»). Son phrasé sussuré et mielleux n’arrange rien. Occasionnellement, une mélodie ou une idée d’arrangement se distingue, mais le mix hyper-propret a tôt fait de l’applatir. Rendez-vous manqué.