Pures inventions de journalistes et de blogueurs, les histoires de scènes et de mouvements musicaux? Peut-être, mais ça n’empêche pas les musiciens concernés de parfois se prêter au jeu.
Madeline Follin, la demie féminine du tandem new-yorkais Cults, réalise pleinement qu’un tas de groupes joue présentement dans les mêmes talles indie-pop que le sien. De Tennis aux Dum Dum Girls en passant par Best Coast, Wavves et Sleigh Bells… Tout ce beau monde partage des affinités pour la pop des années soixante et le rock lourd et dissonant des vingt dernières années.
En pleine révolte contre la musique populaire au moment de concevoir Cults, le premier album du groupe qu’elle mène avec son amoureux, le multi-instrumentiste Brian Oblivion, Follin a depuis développé un sentiment d’appartenance envers cette scène. «J’adore tous ces bands et je chéris cette espèce de communauté que nous formons», témoigne la chanteuse au téléphone. «Quelques-uns de mes meilleurs amis sont dans ces groupes et nous avons travaillé avec le même réalisateur que Sleigh Bells sur notre album. À South by Southwest, nous avons fait la connaissance de Tennis, dont nous aimons beaucoup la musique. C’est une belle scène, nous sommes heureux d’en faire partie.»
La dernière année a cependant laissé peu de temps à Follin et Oblivion pour faire du social. Cults est demeuré sur la route pratiquement tout ce temps. Lors de notre conversation, Follin avait hâte de rentrer à la maison. «Nous avons encore du plaisir à jouer les chansons de l’album, mais on a juste assez de matériel pour 50 minutes de concert. Juste pour ça, on a hâte d’en avoir du nouveau», indique-t-elle.
Les concerts constants ont fait que Cults, qui devient un quintette sur scène, n’a même pas eu le temps de penser à la suite des choses. «On n’a encore aucun recul. On a trop les pieds dedans et on n’a pris presque aucune pause, résume la chanteuse. Tout ce qu’on retient présentement, c’est l’excitation de la dernière année; le fait d’être passé d’un groupe qui joue dans des petites salles vides à un groupe qui peut se permettre des salles respectables, comme celle où l’on jouera à Montréal cette semaine.»
Tout ce que Madeline sait du Cults de l’avenir, c’est qu’il sera différent. «Je crois que ça va changer, dit-elle. Au moment de faire le premier album, on ne savait pas encore comment on le jouerait live, si on aurait des musiciens avec nous ou non. Maintenant qu’on en a, on n’a plus à se sentir aussi restreints. Il n’y a pas lieu de se dire: ‘’n’ajoutons pas d’autre piste de guitare ici, puisqu’on ne pourra pas la jouer live’’. Aussi, après toutes ces tournées, nous sommes tous beaucoup plus à l’aise avec nos instruments. Ça va forcément s’entendre dans notre musique.»
Cults
26 avril | Théâtre Corona
2490, Notre-Dame O.
avec Spectrals et No Joy
cultscultscults.com