Le nom du groupe fait dur, le titre de son nouvel album est moche et que dire de cette pochette… Décidément, le trio brooklynois a beaucoup de choses qui jouent contre lui. Comme si ce n’était pas assez, son électro-pop atmosphérique semble totalement anonyme lorsqu’écouté en musique de fond. Mais comme c’est souvent le cas avec la musique champ gauche, l’écoute attentive et soutenue s’avère plus gratifiante. I Love You, It’s Cool est un album d’humeur et d’ambiance tout à fait invitant lorsqu’écouté à fort volume. Les mélodies du leader et chanteur à la voix sensible John Philpot sont sinueuses et erratiques, mais couplées aux couches de claviers brumeux qui traversent l’opus, elles induisent un agréable sentiment de nostalgie et de langueur qui compense largement pour l’absence de chansons marquantes. Départi de ses penchants rock d’antan, Bear in Heaven s’avère beaucoup plus efficace dans ce croisement entre la pop radiophonique de la fin des années 80, style Spandau Ballet ou Johnny Hates Jazz, et de synth-pop bourdonnant. I Love You, It’s Cool vaut la peine de prendre le temps d’être apprivoisé. Le 4 mai à la Sala Rossa.