Santi White semble avoir évité la malédiction du deuxième album. Quatre ans après son populaire effort homonyme, Master of My Make-Believe ne souffre d’aucun déficit d’inspiration. La touche-à-tout new-yorkaise jongle toujours avec le hip-hop, l’électro, le rock, le R&B et le reggae avec une aisance surprenante, sans compter un talent de mélodiste qui fait décoller la plupart des titres au premier tour, que le mode soit entraînant («Disparate Youth»), relax («The Riot’s Gone») ou frénétique («Look at These Hoes», où Santi fait une bonne imitation de Lil’ Kim). Tout comme son prédécesseur, l’album affiche une production colorée (Switch, Diplo et John Hill sont de retour, entourés de quelques autres comme David Andrew Sitek de TV on the Radio et Boys Noize) et s’impose dès les premières écoutes. Mais cette grande proximité avec le premier album n’est pas qu’un avantage. Nous sommes en 2012. À long terme, on doute qu’on ait grand plaisir à réécouter un album qui nous ramène en 2008. Santigold a pensé à tout sauf à insuffler un peu de nouveau à son art.