L’artiste de rue Other te jase de son kidnapping, d’égouts et de plage nudiste

Troy Lovegates a commencé à voyager sur les trains à cause de la chanson What I am de Edie Brickell. Au cours d’un voyage en auto vers Winnipeg, une connaissance n’arrêtait pas de la faire jouer, et l’artiste et son ami étaient tellement écoeurés de l’entendre qu’ils ont débarqué et fait du pouce jusqu’à destination. Le tout a bien sûr fini par un voyage de train clandestin, une activité pour laquelle Lovegates est aujourd’hui reconnu – surtout pour les splendides personnages qu’il y laisse au passage. L’artiste d’origine canadienne, aussi connu sous le pseudonyme Other, dessine des murales explosives un peu partout dans le monde depuis la fin des années 80, enjolivant les endroits publics et accumulant les expériences les plus folles.

«J’ai été poignardé, attaqué avec des bâtons de golf, menacé au fusil. Je me suis fait poursuivre par des policiers sur des autoroutes à dix voies, j’ai été coincé dans une tempête pendant des jours dans une tente au sommet d’une montagne, j’ai été kidnappé, j’ai vu un homme mourir dans mes bras, j’ai rencontré des personnes magnifiques qui vivaient dans le sous-sol de Bucarest… Une fois, mon ami et moi étions cassés et sans-abri en Espagne, et nous avons vu un homme menotté mener deux policiers vers l’égout à côté duquel nous étions assis. Les policiers ont alors sorti des sacs d’argent du trou… Une autre fois, je parlais d’une citation de Kurt Vonnegut, et j’ai récupéré le livre pour montrer la citation à mon ami. En l’ouvrant, j’ai trouvé un sac de mush oublié. On a mangé les champignons et on s’est promenés sur une plage nudiste toute la journée, jeunes à souhait… Et que dire de ces nuits d’été où je suis rentré à la maison à cinq heures du matin avec le soleil levant, mangeant de la bouffe qui venait d’être livrée aux épiceries, avec le sentiment d’avoir accompli ma mission…»
 

Tempest de Troy Lovegates/Other
Du 16 au 30 mai
Galerie Yves Laroche | 6355, St-Laurent | yveslaroche.com