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Quatre façons de vivre le festival MUTEK tout en musique

Musique, arts visuels, expériences scientifiques, aucune de ces réponses… L’art numérique est un terrain vaste que le festival MUTEK, pour une treizième année, entreprend d’étaler dans toute sa complexité, son étrangeté, mais aussi son charme sophistiqué cinq jours durant, du 30 mai au 3 juin.

Entre les pionniers défricheurs, les jeunes pousses et les événements spéciaux, il peut être difficile de s’y frayer un chemin considérant la relative obscurité des artistes en présence. Comme chaque année, voici donc un bref survol de la programmation en quatre axes pour aider à s’y retrouver un peu.

Bien que les dollars soient requis pour la plupart des gros événements en salles, plusieurs concerts présentés à la Place de la paix (parc jouxtant la SAT), au Métro Berri-UQAM ainsi qu’au Monument-National sont gratuits. Consultez la programmation du festival pour les détails.

Les seigneurs du dancefloor
On a beau souvent associer MUTEK aux musiques expérimentales, il reste que c’est en dansant qu’on y termine ses soirées. Les meilleurs moments surviennent lorsque les pôles de la recherche et du déhanchement se rencontrent. Ça se produira à coup sûr avec le pionnier techno américain Jeff Mills (31 mai au Métropolis, 22h), qui sera flanqué des plus cérébraux Monolake et du plus molo Shackleton, ainsi qu’avec l’ambassadeur techno, drum & bass et downtempo britannique A Guy Called Gerald (2 juin, Métropolis, 22h).

Bien qu’un peu plus en retrait cette année, le dubstep est à nouveau représenté via deux apparitions du Londonien Kode 9 (1er juin, Monument National, 20h et 1er juin, SAT, 22h). N’oublions pas également la tournure plus recherchée que prendra le Piknic Électronic le 3 juin avec une édition MUTEK où figureront notamment les as remixeurs Benoît & Sergio ainsi que l’important tandem new-yorkais Wolf + Lamb (3 juin, Parc Jean-Drapeau, 14h).

Un peu de pop
Les chances de trouver la nouvelle Lady Gaga à MUTEK sont bien minces, mais parfois, il arrive que la quête de nouveaux sons débouche sur d’agréables et mélodieuses mixtures. La tête d’affiche dans ce département cette année est sans contredit Nicolas Jaar (1er juin, Métropolis, 22h), un Américain aux origines françaises et chiliennes déjà venu au festival par le passé, mais pas depuis le succès de son album Space is Only Noise (2011). Il sera accompagné de son groupe vendredi soir et la rumeur veut qu’il apparaisse en DJ set dans un endroit plus verdoyant quelques jours plus tard.

Tout aussi réputé est l’Allemand Sasha Ring, alias Apparat (30 mai, SAT, 22h), de retour pour la première fois depuis son duo avec Modeselektor en 2009. Épris de la mélodie et des arrangements pas toujours électroniques, il sera accompagné de son nouveau groupe. Dans le rayon des sourires en coin, le lubrique Montréalais Bernardino Femminielli (31 mai à la Place de la paix, 17h) propose une intrigante relecture de la pop italienne.

Les événements spéciaux
MUTEK a l’habitude de présenter des premières et cette année ne fait pas exception. Champion n’a plus besoin de présentation en ce qui concerne son techno à guitares en compagnie des G-Strings, mais dans le cadre du festival, il prépare un retour à ses racines techno avec la projet Deliquent Dance Music (4 juin à la Place de la paix, 14h).

Idem pour Ben Shemie (31 mai, Monument-National, 20h), qu’on connaît maintenant bien en tant que chanteur du combo indie local Suuns, mais qui retrouvera lui aussi ses racines électro le temps du projet Transmission 1, une performance basée sur les ondes radio.

Habitué des duos et des prestations spéciales, le géant du «heavy ambient» Tim Hecker se joint à Stephen O’Malley du tandem Sunn O))) le temps d’un concert conjoint qui promet d’être riche en révébérations (2 juin, Église St-James, 20h).

Enfin, retrouvailles en vue pour Robert «Prison Garde» Squire (anciennement de Megasoid et anciennement appelé Sixtoo), Jacques Greene et Lunice. Tous trois acteurs de premier plan des défuntes soirées de bass music Turbocrunk, de 2007 à 2009, les trois spécialistes du beat live se retrouvent pour la première prestation de leur projet conjoint Nouveau Palais (31 mai, SAT, 22h), nommé d’après l’endroit où on se retrouvait après les soirées Turbocrunk et les afters «dans l’bon vieux temps».

La relève locale
Les nouveaux talents locaux ont encore une fois leur place dans la programmation de MUTEK. On vous a souvent parlé de The Gulf Stream (30 mai au Métro Berri-UQAM, 17h et 1er juin au Studio Hydro-Québec, 22h30), du Révélateur (1er juin, Salle Ludger-Duvernay, 20h) et de Kenlo Craqnuques (1er juin au Métro Berri-UAQM, 17h).

Ajoutons à la liste cette année DKMD (30 mai, SAT, 22h), un nouveau projet rassemblant le vétéran électro David Kristian et la touche-à-tout Marie Davidson (Essaie pas, les Momies de Palerme, etc.), ainsi que le combo Pecora Pecora (1er juin, Monument National, 22h30), qui donne dans un ambient particulièrement abstrait et insaisissable.

MUTEK
Du 30 mai au 3 juin
mutek.org

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