Tout comme chacun de ses prédécesseurs depuis Bows + Arrows (2004), le sixième opus studio du quintette new-yorkais ne réserve aucune surprise sur le plan sonore. En revanche, on y trouve une maîtrise toujours plus grande de l’univers rock mélancolique tout en demi-teintes arpenté depuis le classique premier Everyone Who Pretended to Like Me is Gone (2002). En parallèle aux rythmes frénétiques plaqués de guitares trempées d’écho, les Walkmen continuent de cheminer vers un style de composition de plus en plus classique et moins spontané, «jammé»; un cycle entamé avec l’album You & Me (2008). Ça donne les délicieusement directes «We Can’t Be Beat» et «Heartbreaker», serties de l’influence de Bob Dylan et embellies par le chant de plus en plus puissant et soigné de Hamilton Leithauser. Sur «Southern Heart» et «Line by Line», la carte du folk épuré à la Leonard Cohen est jouée avec brio. Les Walkmen livrent un autre album de grande qualité, mais encore ici, le rythme s’essouffle quelque peu en seconde moitié. On l’a dit et on le répète: le groupe frapperait plus fort s’il espaçait davantage ses albums et distillait mieux son matériel.