(Tout ce qui enterre la fille, c’est mal!)
En contexte sexuel, la musique est un peu le photoshop du son. Ça camoufle les bruits inutiles tels que ta mâchoire qui craque, ton ventre qui digère ou ton voisin qui flushe.
Et surtout: ça donne un peu de vie dans les hanches. Ça dynamise le bassin. Ça lubrifie les mouvements de booty. Même pas besoin d’être une chick qui trip Piknic Électronik ou une babe au bubble butt qui bounce sur du hip hop. (Si t’es la fille dans le vidéo: call me!)
La musique, ça permet de setter le mood.
Il y a un paquet de filles qui virent complètement slutty si tu leur mets le bon type de musique. Il y en a même qui virent différemment slutty en fonction du genre de musique que tu leur mets.
Mais ça peut aussi crisser le mood par la fenêtre.
Si le beat de la musique est trop rapide, ça se peut que ton cardio ne tough pas. Ça peut aussi devenir bizarre si c’est trop slow ou trop intense. Est-ce que t’es mieux de mettre le hit de Meat Loaf pour profiter des changements de beat? (La réponse est non. Fais jamais ça. T’es pas dans la bonne décennie.)
En fait, suivre le beat de la toune, c’est loin d’être toujours gagnant. C’est peut-être bon en début de foreplay quand le monde est encore habillé, mais ce n’est pas là-dessus que t’es sensé être concentré.
Quand t’es en train de tout donner dans un cunilingus intense et que la fille se met à hocher de la tête sur le beat et marmonner les paroles, ton ego de léchouilleux va en prendre une shot.
La trame sonore est supposée agrémenter le film, pas l’inverse. Et là, devant tant de stress et de complications dans la création d’une simple playlist de buttluvin’, ça donne le goût de juste mettre tout ça à shuffle, rightin.
Si tu choisis de mettre tes tounes en mode random, ce n’est pas de savoir si la musique va venir interrompre votre frotti-frotta un moment donné, c’est de savoir quand. Inévitablement, un de ces trucs-là va finir par sortir de tes speakers:
– Le thème de Darth Vader
– Un sketch de L’Album du peuple Tome 3
– Un podcast sur De Remarquables oubliés avec Serge Bouchard
Et même si je concède que Serge Bouchard a une belle voix grave et tout, ça casse quand même le mood quand la fille essaie de te finir en reversed cowgirl et qu’il amorce son histoire sur Jeanne Mance la frigide qui débarque à Ville-Marie.
En fait, même si ton shuffle se surpasse avec de parfaits hits propices au sexe tight, il y a quand même des chances pour qu’une toune rappelle à un des fourreux un souvenir quelconque qui va venir hijacker le mood.
Les souvenirs et les chansons ont cette tendance à s’accoupler pour quelques années. J’ai plein de souvenirs de cul qui me reviennent avec certaines tounes.
Il y a une période de ma vie où j’incluais toujours Hoppípolla de Sigur Rós dans mes playlists et les souvenirs de toutes les filles de cette époque-là se sont tous imprimés une sur l'autre dans ma tête. (Ça donne des belles images.)
Aussi, dès que j’entends du Oasis, je me rappelle que tous leurs criss d’albums sont enregistrés plus fort que les autres parce qu’une fois, en milieu de douche, une fille a interrompu sa fellation pour aller baisser le son. (Comme si un petit trente secondes allait changer quelque chose!)
Chaque fois que j’écoute Sweetheart Come de Nick Cave, ça me rappelle systématiquement cette fille avec qui j’étais venu trop rapidement (à son goût) dans ses fesses.
D’ailleurs, je ne suis plus capable d’écouter cette toune sans entendre «sweet hot cum» dans le refrain. (Et si on se fie aux commentaires Youtube, je suis loin d’être le seul.) Par chance, Nick Cave en a à peu près 1000 autres bonnes.
C'est toujours tricky de mettre de la bonne musique quand tu baises, parce que si tu mets des tounes que t'aimes vraiment, une fois que ça se termine mal et que t'as le cœur brisé, tes tounes sont brisées aussi.
Et quand t’es un petit gars sensible, tu perds toutes tes tounes à 5 étoiles.
C’est pourquoi j’essaie toujours de bien terminer mes relations. Ce n’est pas que je sois tant un gentleman ou que j’aie peur qu’une fille vienne se plaindre que je suis un mauvais lover en commentaire, c’est pour ne pas scraper mes bonnes tounes.