TIFF 2012: 9 films qui nous donnent déjà envie de prévoir un road trip à Toronto
Michael-Oliver HardingPour une fois, le TIFF semble avoir choisi un film à la hauteur du reste de sa programmation pour lancer le bail. Le réalisateur Rian Johnson, qui a fait ses preuves avec le très original Brick (2005) – un excellent suspense néo-noir dont l’intrigue se déroule dans une école secondaire, avec sa femme fatale, ses trafiquants de drogue et son dialecte original inspiré du monde interlope – revient à la charge avec un autre thriller cérébral pour lequel il fait encore une fois appel au très talentueux Joseph Gordon-Levitt (qu'on a d'ailleurs bien aimé dans le dernier volet de la trilogie Batman). Cette fois, au lieu de camper un détective ado à la recherche de sa petite amie disparue, Gordon-Levitt prête ses traits à Joe, un tueur à gages (ou «looper») en 2042 qui assassine des cibles envoyées du futur (2072) par une organisation criminelle. Jusqu’au jour où Joe, vivant la belle vie, se rend compte que ses patrons mafieux ont envoyé son propre double plus âgé (Bruce Willis) dans le passé pour l’achever.
On ne devrait pas s'étonner de voir le réalisateur touche-à-tout des Avengers, des émissions cultes Buffy et Angel, de Toy Story et de The Cabin in the Woods, sauter tête première dans un projet d'adaptation contemporaine de Much Ado About Nothing en noir et blanc, produit avec un micro-budget, tourné en mode caméra à l’épaule dans sa propre demeure à Santa Monica, en 12 petits jours. Après tout, Whedon aime bien relever des défis inattendus.
Après avoir récolté des appuis de taille, des critiques dithyrambiques et de beaux prix à Cannes, le film No de Pablo Larraín aura droit à une première nord-américaine à Toronto. Le film, qui relate comment un jeune publicitaire (Gael García Bernal) a mené une brillante campagne pour empêcher le dictateur chilien Augusto Pinochet de prolonger son mandat de présidence en 1988, ne pourrait être plus d’actualité. Au Chili, de récentes manifestations ont tourné au vinaigre, alors qu’un film faisant l’éloge de cet ancien leader controversé a eu droit à une grande première à Santiago. Cet homme ravive toujours les passions au Chili et le film No nous rappelle comment des citoyens ordinaires ont redoublé d'efforts (pacifiques) afin de renverser son régime de la terreur.
Derek Cianfrance, qui a donné à Ryan Gosling un de ses rôles les plus nuancés et poignants jusqu’à présent (Blue Valentine), refait équipe avec le boudeur le plus en demande à Hollywood dans The Place Beyond the Pines. Le film raconte les déboires d’un motocycliste professionnel qui prend un virage criminel inattendu en volant des banques afin de subvenir aux besoins de son nouveau-né. Le thriller met aussi en vedette Bradley Cooper en jeune policier à ses trousses, ainsi que Rose Byrne, Ray Liotta et Eva Mendes. Prenez position avant qu’il ne soit trop tard : Team Gosling ou Team Cooper?
Celui qui nous a habitué à le désirer cinq, voire souvent 10 ans entre chacun de ses projets refait surface avec son sixième long métrage…à peine un an après que The Tree of Life ait raflé la Palme d’Or à Cannes! On peut déjà prédire que To The Wonder, qui nous plonge dans les déboires amoureux auxquels font face le couple de Marina et Neil (Olga Kurylenko et Ben Affleck), n’aura rien d’un drame romantique convenu. Avec l’arrivée de Javier Bardem et Rachel McAdams dans le décor, l’harmonie du couple sera mise à rude épreuve dans cette exploration existentielle des aléas de l’amour. Y aura-t-il une voix off au ton légèrement philosophique pour nous guider à travers l’épopée? Ou encore quelques errances visuelles pour explorer les mythes fondateurs de l’humanité? La rumeur veut que le film soit encore plus expérimental que Tree of Life, alors ne vous étonnez pas qu’on vous réponde par l’affirmative à ces deux questions…
Le réalisateur français, qui nous a offert une sublime critique du milieu scolaire avec Entre les murs (Palme d’Or, 2008), nous propose ici une seconde adaptation cinématographique du best-seller Foxfire : Confessions Of A Girl Gang de l’auteure Joyce Carol Oates. Et comme ce fut le cas d’Entre les murs, Cantet a préféré retenir les services de jeunes actrices inconnues pour incarner les cinq collégiennes d’un quartier ouvrier de l’état de New York des années 1950. Même si une version de Foxfire mettant en vedette une Angelina Jolie en début de carrière a vu le jour en 1992, je reste convaincu que Cantet saura livrer un regard original et inédit sur cette bande d’amies qui fondent une société secrète – avec tatouages enflammés à l’épaule – afin de se venger de tous les crétins qui ont tenté de les faire taire à cause de leur statut de femmes et de moins bien nanties. Ça sent le «girl power» totalement assumé (Made in Dagenham, A League of Their Own), sans tomber dans le kitsch pénible (The Sisterhood of the Traveling Pants, Crossroads).
Mehta, la seule réalisatrice canadienne à avoir récolté une nomination aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère (pour Water, en 2007), s’est donnée un défi de taille avec Midnight’s Children: porter au grand écran le roman éponyme de l’auteur Salman Rushdie, pour lequel ce dernier a remporté le prestigieux Booker Prize en 1981.
Pour n’importe quel fan de la troupe d’humoristes Monty Python et de leur humour décalé et absurde, le film animé A Liar’s Autobiography – The Untrue Story of Monty Python’s Graham Chapman est un must. Ce projet réunit les membres toujours vivants de Monty Python (John Cleese, Michael Palin, Terry Gilliam et Terry Jones) afin de prêter leur voix à cette version cinématographique de l’autobiographie que leur ami Chapman avait publiée (et enregistrée) avant sa mort en 1989.
Festival international du film de Toronto
Du 6 au 16 septembre 2012 | tiff.net