(Avertissement à mes lecteurs alphas: je suis overquétaine cette semaine.)
Souvent, dans le sexe, on en vient à oublier la base.
On se fait prendre par tout le superficiel de l’affaire. La fille fait 1000 kegels par jour pour être plus tight qu’un étau. Le gars se commande quatre pompes à pénis pour se donner un edge sur ses rivaux.
On pousse du métal jusqu'à Val-d'Or. On se regarde dans le miroir. On s’assure d’avoir l’entrejambe parfaitement épilé et les sous-vêtements qui matchent. On mesure combien long on peut en prendre dans la gorge.
Et pourtant, quand tu fouilles dans ton passé pour trouver tes meilleurs souvenirs de couchette, ce n’est pas tant ça qui ressort. Oui, bien sûr, tu te rappelles de la fille dont le cul tenait tout seul ou du gars avec la graine plus large qu’une canette de liqueur. Ça crée de l’anecdote.
Mais parmi ces anecdotes, les gens qui te manquent le plus, ce sont ceux avec qui t’avais une connexion. Quelque chose de vrai.
Où ça se passe dans les yeux. Dans la face. T’aperçois ses joues qui remontent. Les dents de son sourire. C’est ce regard-là qui reste. Ce moment où tu te rends compte que t’es bien. Où tu réalises que tout ce dont t’as de besoin se trouve dans ces yeux-là. Que t’as envie de lui faire l’amour, pis de rester après. La personne avec qui t’es juste content d’être présent.
Sans ça, le fourrage devient de la grosse masturbation à plusieurs. C’est appréciable, certes. Mais ce n’est pas le même trip. Ça ne se joue pas au même niveau.
Même dans la porn, les meilleures scènes sont celles où il y a une connexion entre les performeurs. On a beau regarder ça en streaming cheap sur un site qui lag, ça se sent. À l’inverse, tu peux avoir les deux meilleures pornstars au monde et ça ne connecte juste pas. Ça va donner une scène parfaitement banale.
Avec tous les artifices qui entourent le sexe, c’est facile à perdre ça de vue. Quand tu n’as jamais vécu cette connexion, tu erres un peu tout croche sans savoir. Quand tu l’as vécu, tu erres encore plus croche en attendant de la retrouver. Souvent, on en vient même à l’oublier.
C’est là que tu te ramasses avec cette fille où tu te demandes si tu tripes tant que ça sur ses blowjobs ou si c’est juste qu’elle ne peut plus parler quand elle a ton pénis dans sa bouche. De la grosse baise sans la grosse base. Un ramassis d’épices sans rien à mordre dedans.
Avant tout, être une victime de la porn, je pense que c’est ça: en venir à oublier la base. Ça doit être pour ça que ça m’a pris 120 chroniques avant d’en parler.
Toune de fin de chronique à propos avec des sous-titres bizarres: