Entrevue avec Émilien Néron, le plus poli de tous les membres actifs de l’UDA

Ce n'est pas tous les jours qu’on s’adresse à un journaliste du Nightlife.ca avec une profusion de « monsieur » et de « voyez-vous ». Mais s'il y a quelqu'un qui puisse le faire à la fois avec élégance et steez irréprochables, c'est bien Émilien Néron, ce comédien de 13 ans lauréat du Jutra du meilleur acteur de soutien pour son interprétation sensible d’un élève en détresse dans Monsieur Lazhar. Le jeune Longueuillois a récemment prêté sa voix à la version doublée de l’excellent film d’animation «stop-motion» ParaNorman, dont la profondeur et l’humour du scénario plairont autant aux adultes qu’aux plus jeunes. Néron campe le jeune Norman, un pré-ado un peu solitaire, qu’on s’amuse à intimider à l’école et qui a décidément le même coiffeur que Bart Simpson, mais qui jouit d’un don unique : il peut voir et même s’entretenir avec les morts-vivants. Lorsque sa paisible petite ville est menacée d’une imminente invasion de zombies, tout repose soudainement sur ses frêles épaules. Entrevue avec le plus poli de tous les membres actifs de l’UDA.

Est-ce que ça te surprend, notre immense appétit culturel pour les zombies, vampires, sorcières et tout ce qui a trait au fantastique ?
Pas vraiment. Personnellement, je pense que pas mal tout le monde aime ça le fantastique, et tout le monde aimerait ça regarder ParaNorman. Ça peut toucher tout le monde.

Norman est un jeune friand de films d’épouvante. L’es-tu toi aussi ?
J’ai vraiment aimé L’Ère de glace et Madagascar, mais je n’ai pas grandi avec ça autant qu’avec tous les Harry Potter. J’adore vraiment les films de science-fiction et de fantastique, comme Harry Potter et Pirates des Caraïbes.

Tu as pris la parole en avril dernier dans une vidéo appuyant le Jour de la Terre. Comment en es-tu venu à prendre position ?
Dominic Champagne [NDLR: le metteur en scène ayant agi à titre de porte-parole et organisateur de la manifestation] m’a approché parce que je le connais personnellement. J’ai travaillé avec lui sur la pièce Paradis Perdu. J’ai accepté tout de suite parce que depuis que je suis petit, je veux protéger la planète contre la pollution.

Avant le « printemps érable » qui a secoué le Québec, on qualifiait souvent les jeunes de peu politisés. Pourtant, tu n'hésites surtout pas à t'impliquer. Tu es d'ailleurs de l'avis que des politiciens comme Amir Khadir et Françoise David sont inspirants. Pourquoi ?
Je les connais personnellement tous les deux et ils ont de très belles personnalités, tant au niveau politique que personnel. Je veux juste avoir une belle société, et disons qu’il y a de petits problèmes en ce moment en politique québécoise… Ça serait bien d’arranger ça.

Après avoir vécu la frénésie des Oscars et de toute la campagne marketing de Monsieur Lazhar, que retiens-tu le plus de ton parcours avec le film ?
Ce que je garde le plus, c’est que n’importe quel film peut avoir du succès s’il réussit à toucher les gens. La question du suicide, c’est peu abordé, mais avec ce film, ça peut aider les gens à faire une bonne thérapie, disons. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas en parler, mais ce film va sûrement beaucoup aider les gens.

Tu as eu la chance de toucher à plusieurs disciplines artistiques à ton école primaire : théâtre, chant, piano, percussions… Est-ce que ça t’aura permis de découvrir de nouvelles passions ?
Maintenant je suis rendu au secondaire, donc ça a un peu changé, mais je suis resté dans le domaine de la musique. Je pense que ça m’a inspiré à être acteur un peu, et chanteur plus tard…

Ah oui, chanteur ? Intéressant. Qu’est-ce que tu écoutes le plus ces temps-ci ? Tes chanteurs ou groupes préférés ?
Moi, c’est un groupe pop-rock qui obtient présentement un certain succès. Ça s’appelle Marianas Trench. Est-ce que vous connaissez ?

Oui, oui, les gars de Vancouver.
C’est ça. J’aime beaucoup ce groupe. Et Hedley. D'abord pour les paroles, mais aussi pour la musique.

Tu feras partie de la distribution de la pièce Le Roi Se Meurt au TNM en 2013. Qu’est-ce qui t’intéressait le plus dans ce projet ?
Je connais Frédéric Dubois [NDLR: le metteur en scène] parce que j’ai travaillé avec lui sur Les Misérables en 2010. Je connais aussi Kathleen Fortin et Benoît McGinnis, donc jouer avec des gens que tu connais, c’est d’autant plus le fun! J’ai accepté tout de suite !

ParaNorman
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