Nommé sur la courte liste du prochain prix Mercury, le premier album de ce quatuor britannique renferme certes de beaux sons, mais aussi beaucoup trop de défauts et de trous pour qu’on aie vraiment envie d’entrer dans l’univers d’Alt-J. La troupe fait de la pop avant-gardiste à l’anglaise: les arrangements sont audacieux, recherchés et la réalisation (gracieuseté de Charlie Andrew de The Laurel Collective) est pleine de goût, mais la démarche reste très glam, comme en témoigne le chant nasillard et maniéré de Joe Newman. Les chansons sont pour leur part trop faibles pour soutenir ces accès de style. Partagées entre le folk, l’électro, le rock progressif et la pop, elles sont généralement dépourvues de ligne directrice, de direction précise. Il y a de bonnes idées, mais aucune qui soit explorée en profondeur. On a déjà entendu le concept Alt-J sous plein d’autres noms auparavant: The Editors, The Cooper Temple Clause… Alt-J donne dans un style musical différent, mais son attrait est tout aussi superficiel et de courte durée. Dans le genre, on recommande plutôt A Band of Bees ou feu The Beta Band. Le 18 septembre au Petit campus.