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Critiques CD: Daphni  | Jiaolong

Dès les premières minutes de ce premier album, on reconnaît la signature de Dan Snaith, alias Caribou. Daphni est son nouveau pseudo électro, résultat de tournées avec Radiohead et d'incursions répétées dans l'univers du remix, mais la connexion avec Caribou demeure évidente d'un bout à l'autre. Même si les échantillonnages et les machines à rythme ont pris la place des instruments véritables, et même si les rythmes vont du techno martelant («Yes, I Know») au techno minimal («Ye Ye», «Light») en passant par les breaks mondialisants («Coz-Ber-Zam-Ne Noya», «Pairs»), Snaith démontre le même amour pour les sonorités épurées et les effets sonores qui donnent une impression de mouvement à la musique, un profond effet 3D. Tout comme Swim de Caribou, Jiaolong est densément psychédélique, mais agréable et accessible tout à la fois. Daphni a l'œil sur le dancefloor, mais sa touche inventive, ludique et mélodique rend Jiaolong tout aussi appréciable pour l'écoute au casque ou de salon. Et avec Snaith aux commandes, on sait qu'il risque de mieux vieillir que l'album électro moyen.

Critiques CD: Godspeed You! Black Emperor  | ‘Allelujah! Don’t Bend! Ascend!

Le simple fait que Godspeed ressurgisse sur album après dix ans, alors qu'on ne croyait le groupe réuni que pour la scène, est déjà assez inattendu. Mais les surprises n'arrêtent pas là. On sent la bête respirer sur ce quatrième album. Plus vigoureusement, même, que sur Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven (2000) ou sur Yanqui U.X.O. (2002). Ces deux albums, après tout, étaient le prolongement mécanique, quoiqu’habile, d'une formule mise au point (et exprimée parfaitement) sur F#A# (1997). Avec 'Allelujah! Don't Bend! Ascend!, Godspeed renouvelle enfin sa proposition. Exit les suites répétitives de drones dissonants, de crescendos et d'explosions mélodiques. À la place, Godspeed cherche et fouille fébrilement. Il débouche tantôt sur des textures épineuses («We Drift Like Worried Fire»), tantôt sur des riffs bien sombres, presque stoner («Mladic», qui nous rappelle le printemps 2012 avec ses samples de casseroles en conclusion). Souvent, ce renouvellement passe par le «jam« – on sent que les chansons ont été taillées dans les improvisations, mais il y a une vigueur ici qu'on n'avait pas senti depuis longtemps chez Godspeed. 

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