Deux ans après le plus rock Le Bonheur, Vincent Blain est de retour au mode plus atmosphérique et glauque du Jour après Noël (2008), qui avait marqué les débuts de L'Indice. Ces tempos plus lents, ce ton plus mélancolique et ces effets sonores plus présents lui vont finalement mieux, car si Blain est un chanteur et un parolier somme toute quelconque, il est un solide tisseur d'ambiances. Les textes des touchantes confessions que sont la pièce-titre, «Tu chantes pour les autres» ou «Les jours, les soupirs» ne font que la moitié du travail; les claviers grondants, la batterie distordue et les nappes d'échos mouvants font le reste. Rock impressionniste, donc. Il faut néanmoins être geek de musique et résistant à la grisaille pour embarquer dans Une meilleure personne. L'album comprend bien quelques moments pop appréciables («Si c'est ça l'amour», «Faire du bruit»), mais ses forces résident surtout dans sa charpente et dans ses collages sonores fiévreux. Le 1er novembre à l'Esco.