Skip to content
Critiques CD: Soundgarden | King Animal

Il n'y avait pas de raison de s'attendre à grand-chose de la réunion de ces piliers grunge. L'album précédent, Down on the Upside (1996), était l'œuvre d'un groupe sur le pilote automatique et ni la carrière solo du chanteur Chris Cornell, ni le projet Audioslave (qui a uni Cornell à d'anciens membres de Rage Against the Machine) n'a donné lieu à quoi que ce soit d'intéressant. Mais King Animal est étonnamment vivant et dynamique. Un peu comme la nourriture périmée qu'on est surpris de trouver encore comestible au fond du frigo, ce premier album en seize ans nous fait retrouver Soundgarden au sommet de sa forme, avec du matériel qui se compare presque à celui de Superunknown (1994) ou de Badmotorfinger (1992). Les textes glauques, cryptiques, les touches de tabla et les grooves à la Zeppelin font un peu patchouli en 2012, mais ils ont toujours fait partie de l'univers Soundgarden, et tout est livré avec assez de nerf pour éviter de sembler rétro. Le guitariste Kim Thayil, qui semblait faire la grève durant les dernières années du groupe, astique ici de solides riffs bien tordus qui sont la colonne vertébrale de ce King Animal. Ben Shepherd, à la basse, livre une performance similaire. Cornell, de son côté, s'époumone juste ce qu'il faut et propose des mélodies inspirées, dont on ne le croyait plus capable. Ajoutez à cela les tempos atypiques propres aux meilleurs moments du groupe et vous avez un excellent disque rock. Celui-ci ne comprend peut-être pas de «Jesus Christ Pose» ni de «Fell on Black Days», mais constitue un très beau retour au jeu. 

Critiques CD: Crystal Castles | Crystal Castles (III)

 

On a parfois l’impression que les Crystal Castles ne vivent pas dans le même monde que nous. Leur étrange son électro sombre existe dans une sorte de vide où ils sont pratiquement les seuls à évoluer – et c’est probablement tant mieux. Avec des teintes de witch house par moments et des bouts qui sont carrément inexplicables, cet album réussit tout de même à inspirer une sorte de malaise étrangement dansant. (III) est peut-être, d'une façon très pop, l’antithèse du bonbon; un disque qui montre que l'accrocheur ne rime pas nécessairement avec le rose fluo. Si on tombe parfois dans le fromage, l’ambiance inquiétante reste très habilement rendue. 

Plus de contenu