Sur papier, l'association entre le Montréalais Tim Hecker et le Brooklynois Daniel Lopatin (alias Oneohtrix Point Nerver) va de soi. Tous deux sont adeptes des sonorités de synthés glaciales. En pratique, c'est un peu plus compliqué. Hecker affectionne les terrains accidentés, tout en pics, en vallées et en distorsion. Lopatin est adepte des surfaces syntyh-pop lisses. Réunis, les deux univers font voyager d'un extrême à l'autre. Il y a bien des moments intéressants en cours de route (le single «Uptown Psychedelia», très Hecker; ou la soyeuse «Racist Done», plus Lopatin), mais souvent, on s'égare. Instrumental Tourist est loin d'être mauvais, mais les deux artistes sont plus éloquents séparés. Ils donnent ici l'impression de chacun diluer leurs forces plutôt que de les mettre en commun.