Certains artistes frappent si fort avec leur premier album qu'on continue de les suivre, même si la suite ne satisfait pas les attentes. C'est le cas de la pourvoyeuse de pop mélancolique Sarah Assbring, dont l'album homonyme de 2006 émeut encore. Une fois de plus avec ce quatrième album, on constate que le meilleur de la Suédoise est derrière elle, mais Pale Fire vaut quand même une attention soutenue. Dans la lignée des précédents Love is not Pop (2009) et From the Valley to the Stars (2008), l'album emprunte beaucoup à l'électro ainsi qu'à la pop des années 80. Il y a quelques choix d'arrangements douteux (la basse «slap» d'I Carry The Fire) et quelques morceaux statiques (Love Confusion), mais on y trouve quand même un peu de la tristesse et de l'intensité qui manquaient aux deux chapitres précédents. Assbring est à son meilleur quand elle s'en tient à des mélodies simples, comme elle le fait ici avec Hold Off the Dawn et la plus rythmée To The Beat of A Dying World. Le clou de l'album demeure cependant l'étonnante Love in Vain, où la demoiselle appose avec brio sa mouture caractéristique sur un rythme reggae. Le charme d'El Perro Del Mar opère encore.