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Nosaj Thing nous parle de ses plans pour 2013 et de sa veillée du Nouvel An à Montréal dans une entrevue exclusive
Crédit: Le beatmaker californien nous donne plus d'information sur Home, son nouvel album à paraître en janvier 2013.

Jason Chung, alias Nosaj Thing, n'est pas encore une star au même titre que Flying Lotus ou Amon Tobin, mais son arrivée avec l'album Drift, en 2009, en a fait un des talents à surveiller de la bass music.

C'était en parallèle au boum de la scène électro-rap de 2009-2010, engendré par FlyLo et son label, Brainfeeder. Nosaj Thing se réclame de ce mouvement, mais sa façon d'intégrer la musique classique et le synth-pop l'a placé quelque peu en dehors de cette vague issue des soirées Low End Theory, à Los Angeles (également le port d'attache de Chung). Son côté plus accessible a facilité l'utilisation de sa musique à l'écran – vous avez sûrement entendu Fog dans un épisode de CSI. Et c'est ce qui, trois ans plus tard, donne à la musique de Nosaj Thing quelque chose de plus inclassable, donc durable.

Le 31 décembre, Chung sera du party Omisoka, une soirée de musique live à la Fonderie Darling, qui mettra également en vedette Lorn et Kid Koala en plus de figures locales. Une heureuse alternative aux soirées plus classiques de la veillée du Jour de l'an.

À la veille de ce retour, nous avons tenu à poser quelques questions au musicien. Il a fallu plusieurs jours pour le rejoindre. Il ne s'en cache pas: il a vécu une année de cul et son moral n'est pas au plus haut. Mais l'horizon est un peu plus clair puisqu'il a un nouvel album en route, Home, dont deux extraits circulent déjà en ligne.

Que fais-tu ces temps-ci?
Oh, j'essaie de me remettre dans le bain. J'ai arrêté de tourner pendant un bout de temps, puisque j'ai eu des ennuis de santé. Maintenant, il est temps de recommencer.

Le nouvel album est tout fini?
Oui, l'album est fini et ça sort le 22 janvier. Le mois prochain!

Tu étais ici cet été pour Osheaga et tu es venu à deux reprises en 2010, au Belmont. Les deux dernières fois, tu as eu des problèmes techniques…
Ouais! À Osheaga, il faisait très chaud et très humide. J'avais installé mes affaires assez d'avance et le soleil a complètement grillé mon équipement. C'est pour ça que tout s'est arrêté au beau milieu de la prestation. Je n'avais jamais eu ce problème avant! Je me sentais très mal. J'espère que tout ira rondement au Nouvel An.

Et la fois d'avant, au Belmont, c'est le système de son qui a fait défaut…
Quelque chose comme ça… Je ne me souviens pas, honnêtement. Mais je suis sûr que tout ira bien cette fois!

Plusieurs producteurs donnent encore des concerts de laptop où ils se montrent concentrés sur leur écran. Toi, tu sembles vraiment emporté lorsque tu es sur scène. Où es-tu, mentalement, quand tu joues?
Quand je joue, je ne pense plus. C'est ça, le but: être suffisamment confortable avec un système pour ne plus avoir à penser. Je ne veux pas que la technique soit un obstacle. La réflexion, c'est quand je construis mon set. Une fois que c'est fait, tout sort naturellement. L'évolution de la technologie a fait que, maintenant, c'est possible. Sans vouloir tomber dans les considérations techniques, je trouve intéressant de voir tout ce qui se fait comme outils. Même avec un iPhone ou des tablettes, les kids peuvent créer des chansons très abouties. Cette barrière technique qui existait autrefois est tout simplement disparue. Ou presque.

Plusieurs disent encore qu'un concert de musique électronique 100% live demeure impossible, même avec l'équipement le plus évolué. C'est un mythe, selon toi?
J'essaie toujours de trouver des façons d'aller plus loin. Je travaille sur un nouveau spectacle pour 2013… J'ai brièvement tourné un show audiovisuel, ces deux dernières années… Je cherche à amener ça plus loin encore avec cet artiste japonais nommé Daito Manabe… Il a fait le clip pour mon nouveau single. Je souhaite amener ça sur la route prochainement.

En ce moment, quel est le degré d'improvisation dans tes sets? Y en a-t-il?
Oui, il y en a assurément. En revanche, j'aime que les arrangements soient bien préparés. Parce que j'aime que mes sets racontent une histoire. Mais je peux changer d'idée en cours de prestation et emprunter une tout autre direction. Je le fais assez souvent.

Et ton show chez nous à la veille du Jour de l'an, ce sera un concert comme d'habitude ou prépares-tu quelque chose de spécial?
Dans l'immédiat, je cherche surtout à intégrer plus de modulations, de dynamisme dans mes sets. J'ai l'impression que ça se compare plus à regarder un film… J'ai de la difficulté à l'expliquer. J'ai l'impression que c'est plus… cinématique, tout simplement.

On a entendu deux extraits de Home ces dernières semaines… Sont-ils représentatifs du nouvel album?
Deux chansons? (Hésite) comment ça, deux chansons? Il ne devait y en avoir qu'une, Eclipse/Blue avec Kazy Makino de Blonde Redhead. C'est le premier single. Je ne sais pas comment l'autre a circulé. Ce n'était pas prévu. (Hésite encore, contrarié) Je sens que le single est représentatif de l'album. Cette chanson, c'est un peu le thème de Home.

Eclipse/Blue est un peu moins dramatique que ce qu'on a entendu sur Drift.
C'est vrai. J'ai exploré davantage, J'ai essayé de me lancer des défis. C'est juste une autre période pour moi. Drift date de trois ans! Beaucoup de choses me sont arrivées depuis ce temps et je voulais que l'album reflète cela. Home est un disque plus personnel.

Tu as déjà dit en entrevue que tu avais fabriqué plusieurs des sons entendus sur Drift. Est-ce encore le cas?
Oui, mais j'avais envie d'expérimenter davantage avec les voix. Pas juste avec des paroles. Elin Kastlinder, du groupe suédois jj, par exemple… Elle chante sur mon disque, mais sans paroles. Et j'ai joué avec d'autres sons naturels qui me paraissent bizarres, comme des cuivres.

Qu'as-tu écouté de bon en 2012?
Cette année? Hum… Eh bien, il y a ce disque qui m'a vraiment aidé cette année… The Magic Place par Julianna Barwick. En fait, je crois qu'il date de 2011, mais il m'a aidé à traverser des trucs, dernièrement. Sinon, j'ai surtout revisité de vieux albums. Beaucoup de The Clientele. Le seul genre de musique que je suis fidèlement, c'est le rap. Dès que je dois conduire, c'est du rap que j'écoute.

Tu sembles avoir une diète musicale plutôt diversifiée…
Ouais! (rires) C'est un peu étrange comme mélange, mais ça marche pour moi!

Nosaj Thing
31 décembre | Fonderie Darling
745, Ottawa
avec Kid Koala, Lorn, Poirier, Ghostbeard, Construct et Hesk vs. Thomas White
page Facebook de l'événement
nosajthing.com

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