Votre compte en banque est à sec, le billet d’autobus Montréal to nowhere vous a coûté une beurrée, le chèque du loyer vient de passer et vous regrettez déjà votre dernier investissement douteux (un abonnement annuel au gym), mais vous aimeriez quand même avoir un semblant de vie culturelle pendant l’hiver? Voici quelques suggestions de sorties théâtre et danse pour occuper les froides soirées de janvier, février et mars.
Ventre
Théâtre La Licorne – Du 7 au 23 janvier
En ce début d’année bardée de résolutions et bons sentiments, la Licorne offre aux amateurs de théâtre une réflexion peu banale sur l’amour et l’infidélité: un couple au bord du précipice, elle saute la clôture, il est secoué, et les voilà qui décident de se relever. Véritable manifeste contre le cynisme, le texte de Steve Gagnon donne la parole à deux êtres qui s’entrechoquent, se confrontent, s’interpellent et réalisent qu’ils ne veulent pas baisser les bras. Au lendemain de l’irréparable, se pourrait-il qu’il y ait encore de l’amour? Et si l’homme et la femme profitaient de l’occasion pour faire écho à la furieuse envie de vivre qui les habite? Et s’ils décidaient de sortir de leur confort en faisant un pied de nez à l’érosion de leur couple?
La Verità
Théâtre Maisonneuve (PDA) – Du 17 janvier au 3 février
Les artisans du théâtre, de la danse, de la musique et du cirque unissent leurs forces afin de pénétrer l’univers du peintre espagnol Salvador Dali. Écrit et mis en scène par Daniele Finzi Pasca, à qui l’ont doit les spectacles Rain, Nebbia, Corteo, Donka et la cérémonie de clôture des JO de Turin en 2006, La Verità sera présentée en première mondiale à Montréal avant de faire le tour du monde. Ayant l’autorisation d’utiliser sur scène l’une des œuvres de Dali, peinte dans les années 40, l’équipe de production donnera vie à l’univers onirique de cet artiste célébré pour le surréalisme, l’originalité et l’aspect mégalomane de ses créations.
Furieux et désespérés
Théâtre d’Aujourd’hui – Du 19 février au 16 mars
Un an après avoir monté Moi, dans les ruines rouges du siècle, une histoire de famille sur fond d’indépendance ukrainienne, Olivier Kemeid nous raconte l’Égypte de ses aïeuls. Cinq ans après y avoir mis les pieds pour la première fois et deux ans après que le pays se soit levé pour faire tomber la dictature, le dramaturge tente de comprendre ce qui pousse certains membres de sa famille à rester en Égypte, malgré les tractations du pouvoir, les guerres civiles et les drames quotidiens. En dirigeant une distribution cinq étoiles (Émilie Bibeau, Marie-Thérèse Fortin, Maxim Gaudette, Denis Gravereaux, Johanne Haberlin, Pascale Montpetit, Mani Soleymanlou), Olivier Kemeid s’intéresse à «ceux qui restent».
La Lanterne Rouge
Ballet national de Chine – Du 21 au 24 février
Quelque 70 danseurs de l’Empire du Milieu s’amèneront dans la métropole afin de présenter une adaptation du film Épouse et concubines, qui a valu au réalisateur Zhang Yimou le Lion d’argent à la Mostra de Venise en 1991. Histoire de mariage forcé, d’amour condamné, de trahison, de jalousie et de règlement de comptes, le spectacle du Ballet national de Chine sera présenté pour la première fois au Canada depuis sa création en 2001. Occasion historique de voir le ballet classique occidental se mêler à la culture chinoise, le spectacle mise également sur l’effet des lanternes rouges, afin d’illustrer le rituel voulant que les lampions soient allumés à l’extérieur des appartements de la femme que le seigneur choisit d’honorer. De la magie pour les yeux.
T.r.a.s.h.
Cinquième Salle de la PDA – Du 5 au 9 mars
Dans le cadre de son quinzième anniversaire, Danse Danse accueille un autre spectacle qui risque de provoquer des remous entre les murs de la Place des Arts. Controverses, fracas et troubles obsessionnels sont au menu de ce programme double (Enchanted Room et T†Bernadette) offert par la compagnie néerlandaise T.r.a.s.h. Connue de la scène punk rock underground des Pays-Bas, n’hésitant pas à s’attaquer aux traditions du théâtre et de la danse depuis ses débuts, la troupe présente des spectacles percutants et déroutants qui redéfinissent les extrêmes.