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Victime de la porn: fais avec ce que t’as
Crédit: Est-ce que tout le monde s’est tapé la série Girls à HBO? (Il faudrait, hein, parce que la nouvelle saison commence dimanche.) L’héroïne et auteure de la série, Lena Dunham, est à l’opposé de tous les standards de beauté habituels. Pourtant, elle l’assume complètement et ça fonctionne.

(Attention : cette chronique contient une morale à la Watatatow.)

Il y a une vieille pornstar du nom de Chloe. Pour ceux qui ne la connaissent pas, imaginez une face de Thérèse sur un corps rachitique. Ce qui a de particulier avec Chloe, c’est que lorsque qu’elle a un orgasme, tout son corps se crispe à la grandeur, ses yeux partent beaucoup trop loin dans le fond de sa tête et elle émet des gros « BAAAAAAH! » graves comme une sirène de bateau.

Ça surprend. En fait, l’œuvre dans son ensemble est objectivement malaisante et pourtant, ça turn on. Pourquoi? Ce n’est pas fake. (Personne qui fake ne choisirait de faker comme ça.) C’est authentique. C’est vrai. C’est Chloe. Et ça accroche puisque pour faire de la porn après 40 ans, il faut avoir quelque chose. Pour elle, c’était ça : elle vient fort et de façon démonstrative. Si elle ne s’était pas assumée dans ses orgasmes (aux airs de mongol), elle aurait probablement imité les orgasmes banals des autres nymphettes, et ç’aurait été un flop.

(Commences-tu à sentir la morale? Attends, je rajoute un peu de lube… )

Exemple un peu plus mainstream : est-ce que tout le monde s’est tapé la série Girls à HBO? (Il faudrait, hein, parce que la nouvelle saison commence dimanche.) L’héroïne et auteure de la série, Lena Dunham, est à l’opposé de tous les standards de beauté habituels. Pourtant, elle l’assume complètement et ça fonctionne.

Elle ne s’assume pas en faisant semblant d’être bien alors que c’est faux. Elle ne s’assume pas en faisant une campagne cheesy de sensibilisation « Je suis potelée et je m’assume! ». Nonon. Elle se crisse à poil dans sa propre série sur HBO. Boom!

Ça surprend, mais ça marche. Elle est charmante. Plus charmante qu’elle n’aurait jamais pu être autrement. Le truc : s’accepter et être authentique.

(Voilà, c’était la morale. Continue à respirer et apprécie le moment.)

Souvent, on s’attaque au méchant « modèle unique de beauté » afin d’être politiquement correct et gagner des points socialement. Même que parfois, on essaie de dénigrer le modèle unique en disant qu’il est laid. Comme si Megan Fox était moche parce qu’elle correspond à tout ça. C’est n’importe quoi.

La réelle tragédie lorsque les gens décident de converger vers un modèle unique (qu’il ressemble à Megan ou Lena ou même chose pour les gars),  c’est que chaque personne qui décide de ressembler à quelqu’un d’autre renonce du même souffle à être elle-même. Et le bonheur garde toujours ses distances avec ces gens-là.

Bon, je sais ce que tu vas me dire. « C’est plus facile de s’accepter quand tu ressembles  à Megan Fox. » On s’entend. Le défi est justement là : faire avec ce que t’as.

Arriver à trouver le beau dans tout ton toi et d’assumer ça. Trouver la beauté dans cette chanson karaoké parfaitement déformée. Trouver le charme dans ce bar crade à la serveuse kitch. Trouver une façon pour que ta vie devienne cette veillée improbable. Cette soirée sans attente qui n’avait peut-être pas tout pour plaire à la base, et pourtant, le bonheur a callé présent tout le long.

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