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Le Détesteur: sucer des tampons au nom de sa génération
Crédit: Vous l'avez tous sûrement déjà vue, cette vidéo d'une fille qui suce son tampon souillé, tout d'suite après l'avoir sorti de son vagin? Ça commence bien un texte me semble. J'adore. Poser un regard CRITIQUE et NUANCÉ sur la situation, c'est surréel. Mais tellement coco-banane.

Vous l'avez tous sûrement déjà vue, cette vidéo d'une fille qui suce son tampon souillé, tout d'suite après l'avoir sorti de son vagin? Ça commence bien un texte me semble. J'adore. Poser un regard CRITIQUE et NUANCÉ sur la situation, c'est surréel. Mais tellement coco-banane.

C'qui me fascine dans ce type d'histoire, c'est qu'en tant que spectateurs, notre approbation n'est plus aussi (voire, du tout) indispensable qu'elle ne l'était, pour déterminer si oui ou non, le dude qui s'balance d'la coke dans les yeux pourra s'élever au statut de web famous. Ça marche à coups d'imposants statements qui ne laissent plus vraiment le choix au sous-entendu collectif, c'est-à-dire: Wow, ce gars fait quelque chose de complètement TERRIBLE, il va sûrement devenir une star pour ça, let's share it pendant qu'il est encore temps!

À l'ère du newism, où se tenir à l'affût des tendances n'aura jamais été aussi primordial, c'est comme ça que sont créés la plupart des viraux. En sous-entendant que. Et au moment où la vidéo quitte le stade hypothétique et s'officialise comme le phénomène de l'heure, on sait déjà qu'elle ne l'est plus. Rien ne se produit concrètement. On distribue massivement le rêve, et donc, tout ce qui vient avant la finalité (célébrité). Au bout du cycle, on s’aperçoit qu’au fond, on n’avait aucun produit à vendre. Du vide. Tout ce qui comptait, c'était de contribuer, de récolter des likes, de tester sa notoriété au sein de notre communauté et de susciter des réactions. On connait trop bien notre web pour savoir d'avance que c'est l'genre de chose qui fait le tour rapidement. Et si ça fait l'tour, c'est parce qu'on l'anticipe, sans même avoir pris le temps de se questionner sur si vraiment c'était worth it.

Au final, on a une fille qui demande: Scusez, j'peux-tu devenir une vedette si j'avale mon tampon?, et nous de répondre: Bin oui, pourquoi pas? Et d'instinct, je n'ai même pas eu à fouiller sur les sites d'actualité et de bookmarking pour vérifier si vraiment on l'avait rendue célèbre, j'en étais certain, comme tout le monde. C'était déjà une évidence, avant, pendant pis après. Et cette évidence est au coeur de sa stratégie.

Et d'un autre côté, je suis tellement mystifié par tout ça, de voir cette génération qui succède à la mienne, se livrer à des expériences qui mènent vers la popularité immédiate, parce qu'elle le peut. Une génération pour qui l'éphémère prime sur la longévité. Une génération prête à tout pour vérifier la célébrité. Une génération qui sert de cobaye à l'humanité, qui calcule les risques VERSUS les bénéfices en s'inspirant des erreurs et bons coups des autres, sous notre regard curieux et sceptique, devant l'inconnu.

C'est vrai, comment on se sent, après l'avoir vécu? Est-ce qu'on se débarrasse de tous nos complexes et craintes d'être jugé, maintenant que la planète entière s'est déjà moquée de nous?

Quoi qu'il en soit, quelque 24h plus tard, l'avaleuse de tampon avait déjà servie d'inspiration à d'autres qui ont cru bon tenter le coup, également. Et même pire. Combien d'temps encore céderons-nous aussi facilement à leurs souhaits de s'affranchir en tant que mardes aux yeux de tous?

Je vous déteste.

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