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Maxim Gaudette, le plus jeune des acteurs de 38 ans, préfère cultiver le mystère
Crédit: On pourra voir Gaudette sur les planches dès le 19 février dans Furieux et désespérés au Théâtre d'Aujourd'hui. « Je suis toujours surpris quand les gens me voient comme un gars intense et ténébreux, nous dit-il, parce que je suis plutôt simple et comique dans la vie de tous les jours. »

Depuis que le grand public l’a découvert dans Virginie, Maxim Gaudette a joué le fils de Roy Dupuis dans Les Rescapés, le tueur fou dans Polytechnique, Simon Marwan dans Incendies, en plus de défendre une quantité impressionnante de personnages à la télévision et au théâtre. Les prochains en liste: le rôle principal de Furieux et désespérés, une pièce d’Olivier Kemeid, qui prendra l’affiche du Théâtre d’Aujourd’hui dès le 19 février, ainsi que le premier rôle de Lac Mystère, un film d’Érik Canuel qui arrivera dans nos cinémas au mois d’août.

Ton envie de faire le métier de comédien remonte à quand?
J’ai fait mes premiers pas au Théâtre du Double Signe, à Sherbrooke, entre 14 et 17 ans. J’adorais ce que je faisais et j’aimais le trip de gang, mais je ne pensais pas en faire un métier. Au cégep, j’étudiais en Techniques administratives et je m’emmerdais complètement. Cette année-là, je me suis dit que je pourrais essayer l’art dramatique et je me suis inscrit au DEC en théâtre du Cégep Saint-Laurent pour voir si une passion pouvait se développer. Dès que j’ai commencé, j’ai compris que j’allais faire ça de ma vie. C’était réglé.

Tu as 38 ans, mais tu joues encore des personnages dans la vingtaine. Est-ce un avantage de ne pas faire son âge en tant qu’acteur?
Pour moi, c’est un atout. Je peux utiliser toute mon expérience de travail et mon bagage de vie pour jouer quelqu’un avec dix ans de moins que moi. Dans Les Rescapés, j’ai joué le fils de Roy Dupuis, qui a seulement 11 ans de moins que moi, et je joue un beau-père dans L’Auberge du chien noir. L’âge de mes personnages va peut-être me rattraper un jour, mais pour l’instant, j’aime bien pouvoir jouer les deux extrêmes.

Penses-tu avoir un casting bien précis?
Plus ou moins. J’ai une allure de jeune premier qui peut jouer les amoureux, mais on m’a souvent confié des personnages très intenses, sombres, introvertis, qui cachent une certaine agressivité. Je suis toujours surpris quand les gens me voient comme un gars intense et ténébreux, parce que je suis plutôt simple et comique dans la vie de tous les jours. Je pense que mon côté sérieux prend le dessus au naturel, mais j’en suis plus conscient aujourd’hui. En vieillissant, j’arrive à être plus juste et à raffiner mon jeu.


Maxim Gaudette dans Incendies

Comment as-tu fait pour accumuler près d’une cinquantaine de rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma, sans jamais vraiment jouer le jeu du showbiz?
Je le joue de temps en temps, en allant aux galas et dans certaines soirées. C’est une facette de notre métier qui peut être agréable. Mais je ne cours pas après les revues à potins ou les quiz télé. Je ne me sens pas bien là-dedans, je n’ai pas de plaisir. À mes yeux, moins on en sait sur la vie privée d’un acteur, plus il arrive à cultiver un mystère qui le rend intéressant. J’ose espérer que ça aide mon travail que le public me connaisse peu. Quand les gens me voient jouer, ils doivent me reconnaître, mais ils ne sont pas en train de penser à la maison que je viens d’acheter ou à mon mariage.

Comment décrirais-tu la pièce Furieux et désespérés, dans laquelle tu joueras au Théâtre d’Aujourd'hui?
L’auteur et le metteur en scène Olivier Kemeid s’est inspiré de sa propre histoire pour écrire la pièce. À six ans, son père a quitté l’Égypte pour immigrer à Montréal avec sa famille et il n’est jamais retourné là-bas. En 2008, Olivier est allé au Caire pour faire le voyage que son père n’a jamais fait et qu’il ne fera jamais. Dans la pièce, mon personnage, qui est basé sur Olivier, fait un voyage initiatique où il retrouve une partie de sa famille, pendant les manifestations de la place Tahrir. En pleine révolution, Mathieu devra vivre avec son envie de revenir au Canada, alors que sa famille en Égypte l’accuse d’abandonner son pays comme son grand-père l’avait fait dans le passé.

Est-ce qu’on peut dire que l’esprit de la pièce ressemble à celui de Moi, dans les ruines rouges du siècle, qui a été présentée l’an dernier?
Absolument. Comme il l’avait fait avec l’histoire de Sasha Samar en Ukraine, Olivier a romancé son histoire en plongeant dans la réalité sociopolitique de l’Égypte. C’est du théâtre épique avec des questionnements profonds et des enjeux importants, mais aussi beaucoup de légèreté et d’humour. Olivier a une écriture à la fois concrète et poétique, qui se permet de grandes envolées lyriques. C’est un peu déconcertant par moments, mais ça donne un souffle à l’histoire.

L’été prochain, le public pourra te voir dans Lac Mystère, du réalisateur Érik Canuel. Quel genre de personnage interprètes-tu?
Je joue un gars qui décide de partir sur un nowhere en louant une maison de campagne pour se refaire une vie. Idéalement, il aimerait ne plus avoir à croiser un être humain pendant un an ou deux. Mais en arrivant au lac, il va être mêlé à une gang louche qui tourne autour d’un bar de danseuses et il va tomber en amour. C’est un suspense d’action avec des scènes très dramatiques et d’autres qui frôlent l’absurde, un peu comme La Loi du cochon. C’est typiquement Érik Canuel.

Furieux et désespérés
Du 19 février au 16 mars
Théâtre d’Aujourd’hui | 3900, rue Saint-Denis | theatredaujourdhui.qc.ca

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