Ce tandem californien est à rajouter à la liste des adorateurs des sixties, quelque part entre Tame Impala, Brian Jonestown Massacre, Girls et MGMT, à qui sa musique fait tour à tour penser. On peut lui reprocher son parti pris rétro, sa propension au pastiche (San Francisco est un dérivé du classique chanté par Tony Bennett) et au jam (voir la costaude pièce-titre), autant que ses compositions qui tournent parfois en rond. Mais Foxygen procède avec fougue et une certaine personnalité, que ce soit dans son alternance entre moments rock, pop et folk, ses mélodies ou son jeu à l'unou l'autre de la pléthore d'instrument que la paire manie ici. Dans leurs arrangements, Jonathan Rado et Sam France savent mettre les touches d'exactitude classic rock, de créativité psychédélique et de mordant lo-fi qu'il faut. La réalisation texturée et pleine de corps de Richard Swift achève de faire de ce premier album un moment rock goûteux, bien que pas mémorable.