Que voilà un projet et un album bien nommés! Il y a en effet quelque chose de bestial et de désespéré dans le chant parlé très râpeux de l’Australien Jarrod Quarrell. Dylan, Lou Reed et Britt Daniels (Spoon) viennent à l’esprit lorsqu’on l’entend supplier son amour au lendemain d’une nuit mouvementée dans l’excellente Say No to Thugs. Puis, ce très particulier enrobage musical : un alliage bien brut, quoiqu’adroit, de rythmes programmés et d’arpèges de synthé bon marché, qui fait effectivement penser à des vacances sous les tropiques qui auraient mal tourné. Quelque chose comme Leonard Cohen époque I’m Your Man rencontrant Duran Duran et Beach House. Quarrell joue la carte de la théâtralité à fond, mais ses chansons sont extrêmement bien ficelées. Tout le cachet mélodique qui manque à son chant est bien tissé au cœur des trames. Résultat : une pop unique, très cinématographique, qui dépayse à souhait.