Découverte au sein du tandem Cat’s Eyes avec Faris Badwan (The Horrors), la chanteuse canadienne Rachel Zeffira signe un premier opus solo rafraîchissant et enchanteur, qui fait changement de la pop fragmentée et surréelle à la Grimes/Purity Ring autant que des épanchements glam de Florence & the Machine. The Deserters est un exercice de style pop baroque classique, tout en atmosphères rêveuses et mélancoliques, dans lequel Zeffira, contournant sa formation en chant classique, salue Nico et Broadcast à coup de mélodies simples, sobres et tristes, baignées d’écho, qui résonnent comme des sursauts d’espoir entre deux soupirs d’ennui. Les arrangements de piano, de cordes et de vents qui les bordent forment un habillage luxuriant, mais traditionnel, à des lieux des débordements indie-rock des dernières années. À force d’adroites références, The Deserters renonce à une certaine magie, une certaine spécificité, mais voilà un album pop au goût impeccable comme il en passe peu.