L’inclassable sextuor albertain Shout Out Out Out Out ramène ses synthés vintage au Cabaret Underworld de Montréal

Bien qu'il ait joui d'une certaine hype à ses débuts, il était facile de passer outre le sextuor albertain Shout Out Out Out Out à cette époque.

C'était en 2006, année de parution de son premier album, Not Saying/Just Saying. On était en pleine vague électro-house/nu-french touch. Le groupe se distinguait par son imposant équipage et son approche 200% live de l'électro (il compte deux batteurs et quatre bassistes, lesquels tiennent aussi les synthés en alternance), mais il devait aussi rivaliser avec des producteurs mieux équipés pour séduire l'univers des clubs. La bande a haussé son coefficient rock avec l'album Reintegration Time, en 2009, mais essentiellement, disons qu'on a oublié Shout Out Out Out Out aussi vite que Digitalism.

Mais Shout Out Out Out Out, lui, n'a pas dit son dernier mot. En juillet dernier, le groupe refaisait surface avec un troisième album étonnant d'intemporalité, Spanish Moss and Total Loss. Enfin, il s'est départi de son côté Daft Punk, dancefloor, pour se concentrer sur sa vraie force: les synthés et les vocodeurs. Il ne s'est pas rangé du côté rock, mais il fait quelque chose d'un peu plus près de ce que faisaient Kraftwerk ou New Order, soit un synthpop simple, épuré, collé sur les préceptes pop et les possibilités mélodiques des machines.

Les claviers bourdonnants et les voix trafiquées dominent, mais outre les basses et les deux batteries, les textes empreints d'humour pessimiste donnent une couleur résolument humaine à la nouvelle livrée. Des titres comme Now That I'Ve Given Up Hope, I Feel Much Better; This Isn't Helping ou Total Loss achèvent de tracer la ligne entre le réalisme rafraîchissant de Shout Out Out Out Out et l'idéal hédoniste des clubs.

Shout Out Out Out Out
22 mars | Cabaret Underworld
1403, Ste-Élisabeth
avec Dear Rouge et Oh No! Yoko
shoutoutoutoutout.com