Les piliers électro-pop semblent bien être sortis d'un long égarement qui aura duré toute la première décennie des années 2000. Depeche Mode montre ici une inspiration qu'on avait pas sentie depuis Ultra (1997)! Le trio s'est départi d'une fâcheuse tendance à la surproduction et semble enfin avoir renoncé à épouser les tendances en vogue. Le résultat est dépouillé, épuré, intemporel et savoureux. Les chansons peinent un peu à s'imposer au premier contact, mais la ferveur serveur de David Gahan et les arrangements goûteux, à forte teneur en guitares bluesy rappelant l'époque Violator (1990), donnent envie d'y revenir, et le contact prolongé finit par payer. Heaven, avec son étonnant refrain à la Beatles, montre que le groupe peut encore surprendre, tandis que Secret to The End, Broken et Alone n'ont rien à envier à ses plus grandes chansons. Delta Machine affiche par ailleurs une belle constance d'un bout à l'autre. Ça fait plaisir de retrouver Depeche Mode en si grande forme.